Depuis deux jours, la Pologne est le théâtre de manifestations de masse visant à limiter la liberté de la presse et notamment l'accès des médias au parlement.
Spontaneous mass protests for media freedom in Warsaw, now starting in Krakow Szczecin and other cities throughout Poland #WolneMediawSejmie pic.twitter.com/qgihD4hQ2d
— 🇪🇺Martin Mycielski (@mycielski) 16 декабря 2016 г.
Le ministre polonais de l'Intérieur Mariusz Blaszczak a accusé l'opposition de tenter de s'emparer du pouvoir dans le pays.
« C'est comme en 1992, lorsque ceux qui ne pouvaient pas se mettre d'accord avec les résultats des élections ont entrepris une tentative de s'emparer du pouvoir. Voilà comment je considère les événements d'hier : comme une tentative de prise du pouvoir », a déclaré Mariusz Blaszczak à la radio RMF.
Les événements ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, dans le Parlement de Varsovie.
Le député de la Diète, chambre basse du Parlement polonais, du parti Plateforme civique Michał Szczerba est monté sur le podium de la Diète en tenant une pancarte avec l'inscription « Médias libres ». Le maréchal de la Diète Marek Kuchciński du parti Droit et Justice a déconnecté son micro et lui a ordonné de quitter la salle. Cela a irrité notamment les députés de Plateforme civique, qui se sont mis à encercler le podium pour protéger leur collègue. D'autres membres de l'opposition ont contesté l'action du parti Droit et Justice.
Ces événements ont duré toute la nuit. Le maréchal de la Diète Marek Kuchciński du parti Droit et Justice a fait sortir les journalistes de la Diète. Le service de sécurité de la chambre basse a en outre confisqué aux journalistes leurs laissez-passer.
La première ministre Beata Szydlo et le chef du parti conservateur au pouvoir Jaroslaw Kaczynski sont rentrés chez eux escortés par des policiers. Les manifestations n'ont toujours pas touché à leur fin.
Winter is coming #Warsaw #Poland #opposition #protest #democracy https://t.co/4ZyH2fQSIf pic.twitter.com/qxFm4f7qRP
— Anna Dryjańska (@Anna_Dryjanska) 17 декабря 2016 г.
L'opposition dénonce notamment le fait que le parti au pouvoir, ayant organisé le vote du budget à huit clos, a violé la constitution du pays. Cette procédure est toutefois jugée illégale.
L'opposition espère maintenant qu'elle arrivera à écarter le parti Droit et Justice(PiS) du pouvoir. Pourtant, ni le fait qu'un député de la Diète de la république de Pologne soit privé de voix ni les manifestations dans la rue n'arrivent à toucher le gouvernement.
« Jaroslaw Kaczynski a sa propre approche pour les Polonais : il distribue de l'argent facile à ses électeurs et parle la langue de l'agression avec les autres, il intimide et serre les vis, il le fait assez habilement, sans exagérer, pour ne pas faire peur aux siens. Et ça suffit. Malheureusement, il n'y a rien à opposer », a déploré la députée du parti Initiative polonaise Barbara Nowacka.
« Ce que nous avons vu, c'est un recours au gaz lacrymogène pour faire sortir Jaroslaw Kaczynski du bâtiment de la Diète. Ce sont des choses inacceptables », a commenté Jerzy Meysztowicz, député du parti polonais Moderne.
« Peut-être qu'il nous faudra plus que deux mois pour réussir, mais nous allons gagner », a martelé Barbara Nowacka.
« Le PiS a perdu sa légitimité. Ce qui s'est passé à la Diète n'est pas conforme à la Constitution. C'est illégal, il n'y avait pas quorum, il n'y avait pas de système de comptage des voix, il n'y avait pas de médias. Nous ferons appel au procureur. Il n'est pas étonnant que les gens veuillent protester. C'est une absence de honte sans précédent », a conclu Ryszard Petru, le chef du parti polonais Moderne.
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