En évoquant l'accord de paix avec le Japon, la Russie doit savoir à quoi elle doit s'attendre à la lumière des relations particulières entre Tokyo et Washington, a noté Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse à Tokyo.
« Etant donné le caractère particulier des relations entre le Japon et les États-Unis et les engagements liés à l'accord de sécurité entre les États-Unis et le Japon, la question se pose de savoir comment évolueront ces relations. Nous ne le savons pas. Nous voulons que nos collègues et amis japonais prennent en considération ces subtilités et les préoccupations de la partie russe », a-t-il précisé.
Le président russe a ajouté que la conclusion d'un accord de paix entre la Russie et le Japon devait prévaloir sur les problèmes économiques et commerciaux car cet accord créerait les conditions d'une coopération à long terme.
« Si quelqu'un estime que nous ne sommes intéressés que par l'établissement de liens économiques et que l'accord de paix est relégué au second plan, il se trompe. A mon avis, l'essentiel est de conclure l'accord de paix, parce qu'il créera les conditions pour notre coopération à moyen et long terme, dans une perspective historique. C'est plus important que l'activité sur les îles » contestées, a poursuivi le président.
Il a expliqué que le Japon avait vécu pendant 70 ans sans coopérer sérieusement avec la Russie et que la Russie en avait fait de même.
« Pourrions-nous continuer à vivre de la même façon ? Oui, nous le pourrions. Cette situation serait-elle correcte ? Non, elle ne serait pas correcte. Parce que si nous conjuguons nos efforts, la compétitivité de nos pays et de nos économies augmentera notablement. C'est ce à quoi nous devons aspirer », a résumé Vladimir Poutine.
Depuis de longues années, les relations entre la Russie et le Japon sont ombragées par l'absence d'accord de paix. Le Japon revendique les îles Kouriles méridionales (Itouroup, Kounachir, Chikotan et Habomai), invoquant le Traité d'amitié et de paix russo-japonais de 1855. Pour Tokyo, leur restitution est une condition sine qua non de l'accord de paix avec la Russie qui n'a pas été signé à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.
La visite du président russe au Japon est qualifiée de percée dans les relations bilatérales étant donné qu'elle était ajournée depuis 2014.
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