Dans le cadre d'une soirée spéciale Russie sur France 2, le film du réalisateur Jean-Michel Carré tranchait considérablement avec l'esprit général de la soirée. Si le message principal était que la Russie avait lancé son opération en Syrie pour faire de l'ombre aux États-Unis, le film de M. Carré était quant à lui beaucoup plus nuancé…
Juste avant la diffusion de son film, le réalisateur a accordé une interview à Sputnik dans laquelle il explique sa décision de prendre ses distances avec son cap anti-Poutine initial.
« Pour moi, le plus flagrant c'est la responsabilité de l'Occident dans ce qui se passe aujourd'hui. Il n'y a pas que Poutine qui le dit. Beaucoup d'analystes le disent, même dans le film. Même un ancien ministre des Affaires étrangères comme (Hubert) Védrine, ou une académicienne comme (Hélène) Carrère d'Encausse », déclare-t-il.
« On peut comprendre qu'à un moment donné, Poutine, et c'est très clair dans son discours à l'Onu, dise qu'on ne peut plus laisser l'Occident gérer les affaires du monde de cette manière. Je ne peux pas me réjouir de ce qui se passe à Alep, mais en même temps je me dis: est-ce qu'il y avait vraiment une autre solution? Malheureusement, c'est une guerre avec toutes les horreurs que cela implique, mais ne mettons pas tout sur le dos de Poutine », conclut le réalisateur.
Il a également abordé le sujet de l'opération en Libye qui a débouché sur l'assassinat de Mouammar Kadhafi:
« Vladimir Poutine n'avait pas mis de véto car c'était pour une opération humanitaire (opération en Libye). Mais la France et l'Angleterre ont tout fait pour assassiner Kadhafi. Dans mon précédent film, Poutine disait: quelle que soit la personne, on n'a pas à la tuer sans avoir un jugement, et je trouve qu'il avait raison », explique-t-il.
Le réalisateur a déploré l'incapacité des médias occidentaux à fournir des informations fiables, notamment en couvrant la situation en Syrie.
« Ce qui est étonnant par rapport à l'information, c'est qu'on parle aujourd'hui des morts d'Assad et de l'aviation russe mais on ne parle jamais des morts imputables à la coalition. J'ai envie d'un vrai pluralisme de l'information. Ça ne me gêne pas aujourd'hui de venir à Sputnik. J'y ai d'autres informations. Ça m'a aidé aussi à comprendre des choses par rapport à la Russie. »
Manque de chance, ce film plutôt inhabituel a été montré en fin d'émission: il s'est fini après minuit quand de nombreux téléspectateurs étaient déjà dans les bras de Morphée.
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