Du parvis du Trocadéro au parvis du Centre Georges Pompidou à Paris, de l'ambassade de Syrie à l'ambassade de Russie, il n'y a qu'un pas: l'émotion. Ou peut-être deux: l'engagement politique, même si ce qui se passe à Paris ne peux pas être comparé à la situation en Turquie rapportée par notre rédaction à Istanbul.
Parmi les organisateurs des mobilisations, il y a des collectifs, nés dans la foulée du soulèvement syrien. « Souria Houria » (ou « Syrie Liberté »), qui se disait en 2012 un « groupe de soutien à la révolution du peuple Syrien », semble avoir mis un peu d'eau dans son vin: aujourd'hui, rejoint par des français, le groupe formé de syriens et de franco-syriens « s'emploie à soutenir le peuple syrien dans son combat et ses revendications légitimes pour la liberté, la démocratie et la dignité ».
Le collectif « Syrie Libre et Démocratique » est né en 2013 de Français d'origine syrienne. Proche des rebelles également, il entreprend un travail de relecture de l'information, dans l'offensive médiatique alarmiste et contradictoire qui entoure chaque épisode de la guerre: « pour faire face à la désinformation que la propagande du régime pratique en France comme dans le reste du monde. Nous voulons être le porte-voix de la révolution syrienne».
Parmi les organisateurs ou organismes appelant à la mobilisation, les « humanitaires »: Amnesty International France, La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, CARE. Ou encore des syndicalistes: la CFDT.
Qu'elle soit silencieuse et non-violente ou bruyante et vindicative, la mobilisation n'est pas toujours dépourvue de message politique. Bien sûr, tous veulent que la guerre s'arrête. Mais dans la myriade des profils des manifestants, il y en a un qui manque à l'appel: les Syriens de France solidaires de la souffrance de leur peuple sans pour autant soutenir une opposition probablement légitime, mais suspecte de compromission avec des groupes terroristes étrangers comme Al Nosra.