Manif pour Alep, qui est qui ?

© AP Photo / Christophe EnaA man kneels at candles reading Aleppo during a gathering in a show of support for Aleppo citizens, in Paris, Wednesday, Dec. 14, 2016.
A man kneels at candles reading Aleppo during a gathering in a show of support for Aleppo citizens, in Paris, Wednesday, Dec. 14, 2016. - Sputnik Afrique
S'abonner
En soutien à la population d’Alep, restante ou évacuée, Paris se mobilise. Les initiatives, quotidiennes et disparates, concentrent un grand nombre de profils, citoyens, humanitaires, politiques. Sputnik esquisse le portrait des manifestants.

Du parvis du Trocadéro au parvis du Centre Georges Pompidou à Paris, de l'ambassade de Syrie à l'ambassade de Russie, il n'y a qu'un pas: l'émotion. Ou peut-être deux: l'engagement politique, même si ce qui se passe à Paris ne peux pas être comparé à la situation en Turquie rapportée par notre rédaction à Istanbul.

Alep - Sputnik Afrique
Quand le journalisme d’émotion remplace le journalisme d’information
Qu'il vienne déposer des bougies « en signe de soutien à la population syrienne et en mémoire de toutes celles et ceux qui ont trouvé la mort » ou demander «d'arrêter le massacre », le manifestant est ému, frappé, indigné par le sort des aleppins. La confusion qui règne dans la deuxième ville syrienne, reprise par les troupes gouvernementales après de violents combats, ne laisse guère de visibilité sur ceux qui, à Paris, se montrent également proches des rebelles.

Parmi les organisateurs des mobilisations, il y a des collectifs, nés dans la foulée du soulèvement syrien. « Souria Houria » (ou « Syrie Liberté »), qui se disait en 2012 un « groupe de soutien à la révolution du peuple Syrien », semble avoir mis un peu d'eau dans son vin: aujourd'hui, rejoint par des français, le groupe formé de syriens et de franco-syriens « s'emploie à soutenir le peuple syrien dans son combat et ses revendications légitimes pour la liberté, la démocratie et la dignité ».

Le collectif « Syrie Libre et Démocratique » est né en 2013 de Français d'origine syrienne. Proche des rebelles également, il entreprend un travail de relecture de l'information, dans l'offensive médiatique alarmiste et contradictoire qui entoure chaque épisode de la guerre: « pour faire face à la désinformation que la propagande du régime pratique en France comme dans le reste du monde. Nous voulons être le porte-voix de la révolution syrienne».

Eva Bartlett - Sputnik Afrique
Quand une journaliste indépendante dévoile la valeur des sources mainstream sur Alep
La « Vague Blanche pour la Syrie » qui se voulait un rendez-vous hebdomadaire international s'est essoufflée, mais était tout de même présente à Beaubourg. Le mouvement « Alep, Syrie: Arrêtez le massacre », fondé en octobre dernier est une « mobilisation citoyenne », et de ce fait demande « merci de ne pas apporter de signes d'appartenance (logos, banderoles, etc.) à une organisation particulière (parti politique, syndicat, etc.) ».

Parmi les organisateurs ou organismes appelant à la mobilisation, les « humanitaires »: Amnesty International France, La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, CARE. Ou encore des syndicalistes: la CFDT.

Qu'elle soit silencieuse et non-violente ou bruyante et vindicative, la mobilisation n'est pas toujours dépourvue de message politique. Bien sûr, tous veulent que la guerre s'arrête. Mais dans la myriade des profils des manifestants, il y en a un qui manque à l'appel: les Syriens de France solidaires de la souffrance de leur peuple sans pour autant soutenir une opposition probablement légitime, mais suspecte de compromission avec des groupes terroristes étrangers comme Al Nosra.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала