Qui veut la peau de l’accord sur le nucléaire iranien?

© Sputnik . Vladimir Fedorenko / Accéder à la base multimédiaTéhéran
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En réponse au renouvellement jugé illégal des sanctions américaines, Téhéran a annoncé son intention de construire des propulseurs nucléaires pour navires. Que signifie ce geste, et s’agit-il d’une violation de l’accord sur le nucléaire? Un expert iranien tente de répondre à ces questions.

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L'Iran veut construire des navires à propulsion nucléaire
Le président iranien Hassan Rohani a ordonné mardi à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique d'entamer la mise au point de propulseurs nucléaires pour navires, annonce l'agence Irna. Cette démarche constitue une riposte au renouvellement des sanctions par Washington, geste considéré à Téhéran comme une violation de l'accord sur le nucléaire, signé le 14 juillet 2015 à Vienne.

Mais en se lançant dans un tel projet, l'Iran ne viole-t-il pas lui-même le document  ? Telle est la question que Sputnik a posée à Emad Abshenass, rédacteur en chef du journal Iran Press.

Le paquet de documents signés par l'Iran et six puissances mondiales (États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne) est composé d'un accord à l'amiable, d'un plan global d'action conjoint et d'un accord baptisé «  gentleman agreement  », un document informel entre les parties.

«  L'accord à l'amiable n'interdit pas à Téhéran d'élaborer les propulseurs nucléaires pour les navires et les sous-marins. Cependant, par le "gentleman agreement" ayant été conclu sous forme orale, l'Iran s'engageait à s'abstenir d'adopter des démarches de ce type  », explique l'expert.

«  Les États-Unis ont pour leur part ouvertement violé ces accords, et notamment ceux qui prévoient la levée de toutes les sanctions infligées par la loi D'Amato (loi américaine qui impose des sanctions aux sociétés étrangères investissant en Libye et en Iran, ndlr)  », poursuit-il.

Expliquant son geste, la Maison Blanche a affirmé que le renouvellement des sanctions ne contredisait pas le plan global d'action conjoint, fait remarquer Emad Abshenass. Mais les États-Unis, dans le cadre du "gentleman agreement" devaient s'abstenir d'une telle démarche, précise l'expert.

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«  Ce n'est un secret pour personne que depuis un semestre, l'Iran remplissait fidèlement les engagements prévus par le plan global d'action conjoint alors que les États-Unis, non  », observe Emad Abshenass.

Comme le note l'expert, Washington empêche jusqu'à présent le retour des fonds publics iraniens gelés sur les comptes des banques internationales. «  De facto, nous avons affaire au non-respect de l'accord sur le nucléaire par les États-Unis  », indique-t-il.

Et d'ajouter  : «  De fait, compte tenu de la position adoptée par Washington, Téhéran est enclin à ne pas respecter le "gentleman agreement", en se contenant d'agir conformément aux clauses du plan global d'action conjoint.  »

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