Selon le verdict d'un tribunal d'Amsterdam, la collection de l'or des Scythes sera restituée à l'Ukraine, au lieu d'être rendue aux musées criméens, la Crimée n'étant pas, selon la justice néerlandaise, un État souverain qui soit en droit de réclamer des trésors faisant partie du patrimoine culturel.
La presse annonce toutefois que la collection restera encore trois mois (temps d'appel) au Musée archéologique Allard Pierson d'Amsterdam où elle avait été exposée en 2014. Des découvertes des cinq musées, dont un de Kiev et quatre autres de Crimée, avaient été présentées à l'exposition intitulée « Crimée : or et secrets de la mer Noire ».
En organisant cette exposition début février 2014, soit avant la réunification de la Crimée avec la Russie, les conservateurs du musée néerlandais étaient loin d'imaginer le casse-tête juridique auquel ils allaient être confrontés. Suite au rattachement de la péninsule à la Fédération de Russie, les différends ont surgi sur le propriétaire des reliques, l'or des Scythes devenant en quelque sorte victime du conflit entre Moscou et Kiev. Le musée néerlandais ne savait pas à qui restituer les trésors.
Le Musée Allard Pierson avait remis partiellement l'or des Scythes à l'Ukraine, en particulier, Kiev a réobtenu 19 pièces de la collection du Musée des trésors historiques de l'Ukraine, mais tel n'a cependant été le cas avec l'essentiel de la collection provenant des musées criméens.
« On assiste, malheureusement, à une violation des droits des établissements de culture et à une tentative de rupture de l'intégrité des collections de musée. Cette décision judiciaire contredit non seulement les clauses des contrats signés, mais viole aussi grossièrement les principes mêmes des échanges internationaux entre les musées et le droit du peuple de Crimée à l'accès à son propre patrimoine culturel », déclare le ministère russe de la Culture, commentant le verdict de la cour d'Amsterdam.
Le ministère rappelle par ailleurs que la justice néerlandaise aurait dû prendre en compte l'origine des pièces exposées qui avaient été découvertes et étudiées de longues années durant en Crimée, représentant le patrimoine archéologique intégrant de la péninsule.
« Cette décision est politisée, elle n'est pas juridique, car les contrats avaient été signés entre musées. Aussi, les objets exposés doivent-ils reprendre leur place dans les musées d'origine », a souligné Gueorgui Mouradov, vice-président du Conseil des ministres de la Crimée et délégué permanent de la République de Crimée auprès du président russe.
La Crimée et Sébastopol ont été rattachés à la Russie à la suite d'un référendum tenu en mars 2014. 96,77 % des Criméens et 95,6 % des habitants de la ville de Sébastopol (ville criméenne avec un statut particulier) ont voté pour le rattachement à la Russie. La péninsule avait été « offerte » à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Aujourd'hui, l'Ukraine continue de considérer ce territoire comme le sien. La majorité des pays occidentaux soutiennent la position de Kiev et ont introduit des sanctions antirusses en 2014.
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