Comment échapper à la matrice informationnelle créée par les réseaux sociaux?

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Alors qu’on parle souvent de l’hégémonie des médias mainstream, certains préfèrent s’informer à l’aide des réseaux sociaux. Au moins là, la diffusion de l’info semble libre… ce qui cache de nouveaux pièges. Difficile de distinguer le vrai du faux dans ce flot informationnel infini. Voilà comment la sélectivité des réseaux sociaux vous rend dupes.

Après avoir appris l'existence des quatre agences de presse les plus influentes du monde, le chiffre variant selon les classifications, qui constituent la principale source des actualités internationales, et que ce sont ces agences qui décident de quoi parler et de quoi NE PAS parler, certains aspirent à plus de liberté de choix.

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Cette liberté, on vient la chercher dans les réseaux sociaux. Et ce n’est pas par hasard si certains préfèrent cette source aux médias officiels. Puisque les médias locaux ne disposent souvent d’aucun réseau de correspondants à l’étranger, c’est-à-dire d'aucune possibilité de voir ce qui se passe à l’extérieur du pays par leurs propres yeux, ils ne font que diffuser cette unique vision mainstream. Les utilisateurs de Twitter, quant à eux, publient une information actuelle, de première main. Mais qui décide quelle information aura des milliers de partages et laquelle ne sera reprise que par une centaine d’abonnés?

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Là encore, la stratégie semble souvent identique à celle des médias: s’il y a une opinion désirée, il ne reste qu'à trouver une personne qui est prête à la partager. Et les réseaux sociaux qui diffusent l’information non-vérifiée sont les meilleurs alliés de cette pratique.

Il suffit de créer un compte Twitter pour raconter des « horreurs de la guerre » à ceux qui ne se rendront jamais sur place mais ont déjà une opinion formée par les médias mainstream.

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Un exemple récent et diffusé par tous les médias sur tous les réseaux sociaux, le compte Twitter de la petite Bana (@AlabedBana), une Syrienne de sept ans qui avait eu le temps de maîtriser parfaitement l'anglais et de se former une position réfléchie et par pur hasard occidentale. Elle s’y connaît en politique et sait nommer les principaux vilains du conflit, dans un anglais courant pimenté de métaphores et de comparaisons raffinées. « Sa mère » (Syrienne aussi, d’ailleurs) a expliqué quelques mois après que la question sur l’anglais parfait de sa fille a commencé à surgir trop souvent sur le Net, que c’est elle qui écrivait sur Twitter à la demande de sa fille.

Tout est bien, sauf un petit détail: la fille voyage sans le savoir. En effet, l'une des photos (signée Alep, bien entendu) a été prise à Homs et non à Alep, mais personne n’en a parlé.

​Blessé par un obus terroriste, un garçon de la partie occidentale d'Alep, dont les quartiers sont régulièrement pilonnés par les extrémistes, a une vision toute différente du conflit, mais curieusement personne ne fait des milliers de partage de sa vision alternative.

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« C'était un jour férié, l'obus a frappé notre maison… Deux soldats nous sont venus en aide. Ils m'ont fait sortir (des décombres, ndlr). Que Dieu préserve leur santé », se souvient le jeune garçon dans une vidéo diffusée par l'agence russe Life News.

Le gouffre informatique a privé en réalité le public de tout choix. La meilleure solution de nos jours est d’apprendre les langues étrangères et de se rendre sur place pour juger par ses propres yeux et oreilles. Sinon, on risque de ne jamais échapper à la matrice.


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