Le maire rebelle d’Alep reçu à Paris

© AFP 2024 ALAIN JOCARDHagi Hassan Brita
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Brita Hagi Hassan est en visite à Paris depuis dix jours. Qui est celui que l’on présente comme le maire d’Alep, invité par des associations et reçu au Quai d’Orsay ? Est-il en train de "circuler entre différentes capitales pour essayer de continuer sa propagande » comme l'estime Gérard Bapt interrogé par Sputnik?

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Avant tout, Brita Hagi Hassan est un rebelle: « Je ne dis pas Alep-Est, moi. Je dis Alep libre, Alep libérée ». Reçu comme un diplomate et un porte-parole des civils de la partie de la ville qui échappe encore au contrôle gouvernemental, « il vit actuellement dans la région d'Idlib (à l'ouest d'Alep). Etant en réunion en Turquie au moment où le siège s'est refermé sur la ville en septembre 2016, il n'a pu y retourner depuis » d'après l'Union syndicale Solidaires qui a organisé la réunion du 6 décembre à la Mairie du 2 arr. de Paris. Depuis dix jours dans la capitale française, il multiplie les rencontres politiques: Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, Anne Hidalgo, maire de Paris, Jacques Boutault, maire EELV du deuxième arrondissement, la député PS Élisabeth Guigou ou encore Yannick Jadot, député écologiste européen. Et quand les hommes politiques lui laissent un peu de temps, il le passe avec les médias, accordant des interviews à l'AFP, Arte, France Info, France inter… À chaque intervention: « Le front Al Nosra n'a aucune influence à Alep; ils ne sont pas plus que 200 ou 300 combattants… » ou encore « le droit de veto est un droit de massacre ».

Le député PS Gérard Bapt, Président du Groupe d'Amitié France-Syrie, l'avait rencontré en octobre dernier à l'Assemblée nationale: « Je pense qu'il doit circuler entre différentes capitales pour essayer de continuer sa propagande ». Gérard Bapt poursuit: « Il se plaignait des conditions humanitaires très très dures à Alep, je lui ai dit que les conditions étaient aussi dures à Alep Ouest. Et qu'au fond, la meilleure solution, pour alléger les souffrances civiles, c'était d'obtenir un cessez-le-feu et de suivre les propositions de Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU et de permettre à ces groupes armés s'ils le souhaitaient de quitter la ville. Et donc de permettre l'établissement véritable du cessez-le-feu définitif sur Alep. À l'époque, il ne m'avait pas répondu. Ce que je constate aujourd'hui, c'est que certains groupes, notamment Al Nosra disent qu'ils veulent mourir sur place en martyr. Difficile de faire la paix ».

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Aujourd'hui, Brita Hagi Hassan lance un « appel à la communauté internationale », en demandant la mise en place d'une aide et d'un corridor humanitaire à Alep-Est. Mercredi 7 décembre, il a adressé une lettre ouverte au Pape François, demandant à ce que la Russie fasse l'objet d'un « ultimatum humanitaire », après qu'elle ait mis son veto au Conseil de Sécurité de l'ONU. Pour Alexeï Pouchkov, sénateur russe, interrogé par Sputnik « L'opposition politique modérée existe en Syrie ou à l'extérieur de la Syrie et fait partie du processus de négociation qui doit aboutir à une solution politique de la question syrienne. La Russie a des contacts avec les représentants de l'opposition politique et nous pensons que c'est une partie importante du processus de Genève ».

Le conseil local d'Alep-Est est né en mars 2013 dans le but d'assurer « une continuité des services publics »; il est rattaché au conseil régional, qui dépend du « gouvernement de la Syrie libre ». Élu en décembre 2015, le mandat de Brita Hagi Hassan touche à sa fin. "La situation ne permet pas d'anticiper les prochaines élections", déplore le Comité des amis d'Alep, à l'initiative de sa venue. Brita Hagi Hassan se veut le représentant « des institutions démocratiques » d'Alep Est que la « mafia du régime vise à détruire ».

Depuis le début de l'offensive de l'armée syrienne soutenue par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, les forces gouvernementales ont repris le contrôle du centre historique d'Alep et de plus de 70% d'Alep Est.

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