Pour le représentant permanent du Royaume-Uni à l'Onu Matthew Rycroft le véto chinois sur la situation humanitaire à Alep était « extrêmement étonnant »:« La Chine, qui se prononce pour le dialogue, s'est mise du côté de la Russie qui est partie de ce conflit », a-t-il lancé.
Son homologue chinois Liu Jieyi n’a pas tardé à riposter en demandant M. Rycroft de ne pas « déformer les positions des autres pays » et surtout de de « cesser d'empoisonner l'atmosphère au Conseil de sécurité ».
Pourtant, pour Jia Lieying, de l’institut des langues étrangères de Pékin, la réaction du représentant permanent de la Chine à l’Onu est adéquate et tout à fait sobre.
« Les propos (de Liu Jieyi, ndlr) allaient également au-delà des paroles prononcées et j’espère que les autres pourront comprendre leur sens ».
Cette position unie de la Russie et de la Chine concernant la résolution sur la situation à Alep a une signification cruciale, selon l’expert.
Depuis le début de la crise syrienne, c’est la cinquième fois que la Russie et la Chine s’opposent à un projet de la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu sur la Syrie.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a récemment souligné que les relations sino-russes constituaient un contrepoids important pour « maintenir la stabilité dans le monde entier ».
Le projet de résolution sur la situation humanitaire à Alep a été présenté par l'Égypte, l'Espagne et la Nouvelle-Zélande. Il appelait à instaurer une nouvelle pause humanitaire de sept jours dans cette ville.
Le document a fait l'objet de nombreuses discussions lors desquelles Moscou avait prévenu d'avance qu'il voterait contre ce texte, qui risquait de donner aux terroristes une possibilité de réorganiser leurs forces.