En renonçant, François Hollande «évite une humiliation»

© AFP 2024 Eric FeferbergFrançois Hollande
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Au lendemain de la renonciation du président de la République à se porter candidat à la présidentielle 2017, les réactions se font toujours plus nombreuses. Sputnik a interrogé le secrétaire général du Front national Nicolas Bay et le député Les Républicains Nicolas Dhuicq sur cet événement, une première dans l'histoire de la Ve République.

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«C’est pas facile!», bilan du quinquennat de François Hollande
Personne n'a pu passer à côté de l'information du jour, ou plutôt du soir. Le 1er décembre, en début de soirée, François Hollande a annoncé aux citoyens français qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession. Un choc pour ceux qui avaient encore l'espoir de voir François Hollande briguer un second mandat, mais surtout des réactions de reconnaissance de la part de la gauche, qui salue une décision « courageuse et digne », tandis que la droite y voit un aveu d'échec.

Si la gauche félicite François Hollande pour sa décision, les réactions à droite, on s'en doute, sont plus critiques à son égard. François Fillon a déclaré que « le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d'aller plus loin », et du côté du Front National, Florian Philippot a réagi sur Twitter: « Deux présidents de la République hors course en deux semaines. A quoi cela servirait-il de faire courir leurs doublures, leurs seconds? » Mais la droite peut-elle vraiment se réjouir de cette décision?

Nicolas Bay, secrétaire général du Front national et député européen, n'a pas été vraiment étonné d'entendre M. Hollande renoncer à se porter candidat pour un second mandat. Selon lui, cette démarche a permis au président d'éviter une humiliation.

« Finalement en ne se représentant pas il évite une humiliation, une humiliation d'un président sortant qui n'aurait sans doute pas dépassé la barre des 10 % dans les suffrages des Français », estime-t-il. « Son quinquennat a été désastreux à tous les égards : 400 milliards d'euros de dette publique supplémentaires, le chaos migratoire, l'insécurité généralisée, le terrorisme sur notre sol, une fiscalité confiscatoire qui a paralysé l'économie, la soumission totale à Bruxelles — c'est ça qui caractérise le quinquennat de François Hollande. Je crois qu'il a pris la seule bonne décision de son mandat. C'est la fin lamentable d'un quinquennat qui l'a été tout autant ».

Aussi va-t-on assister au bal des prétendants de Macron à Valls en passant par Montebourg, poursuit M. Bay. Tous vont vouloir incarner un renouveau, une hypothétique alternance et ceci, alors qu'ils sont tous, selon l'eurodéputé frontiste, coresponsables de ce quinquennat, ils étaient en première ligne, aux premières loges en tant que premier ministre, ministre de l'Intérieur ou ministre de l'Économie.

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« Ils ont tous échoué, ils ont tous failli, ils ont tous trahi les engagements qu'ils avaient pris devant les Français, donc ils sont tous disqualifiés », fait-t-il remarquer.
Force est de constater que la classe politique est massivement rejetée par les Français. En dix jours, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été éjectés ou se sont auto-éjectés de la scène politique, laissant la place à deux autres anciens premiers ministres, François Fillon et possiblement Manuel Valls, qui seront en première ligne dans cette élection présidentielle.

« Or, ils sont les coresponsables de ces deux quinquennats désastreux, ils ont été les chefs d'orchestre de ces politiques qui ont été menées en oubliant les Français, en défendant d'autres intérêts que ceux du pays. Donc je crois qu'ils sont d'ores et déjà disqualifiés, avant même de se lancer dans la bataille », fustige le député européen.

Quant à Nicolas Dhuicq, député Les Républicains soutenant François Fillon, il ne partage pas le diagnostic du chef de l'État et a ses raisons.

« Je ne partage pas le diagnostic du chef de l'État parce que les comptes ne sont pas stabilisés, parce que notre situation stratégique est difficile et parce que la diplomatie française est aujourd'hui malheureusement inaudible, en particulier nous n'avons rien compris au conflit syrien et aux enjeux qui se jouent là-bas. Pour la deuxième partie j'ai été touché par l'aspect humain ».

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Néanmoins, M. Dhuicq s'interroge sur le travail du gouvernement dans les mois qui viennent, alors que se profile l'élection présidentielle de 2017. Qui va gouverner la France et quelles vont être les décisions qui seront prises pendant ces quelques mois ? La gauche réussira-t-elle à s'unir ?

« La gauche française, comme la droite de toute façon, est divisée en plusieurs familles politiques, une famille qui est coupée du peuple et qui est totalement atlantiste, totalement inféodée à une vision libérale anglo-saxonne qui aime bien les fédéralistes d'Europe et qui a oublié que l'État était nécessaire et que les nations veulent toujours exister pour rester dans l'histoire. Et puis d'un autre côté des discours qui sont des discours qui datent, qui veulent une économie totalement administrée qui n'a jamais fonctionné historiquement sur tous les continents où elle a été expérimentée », précise M. Dhuicq.

La nouvelle présente alors pour la droite un choix sérieux :

« Le choix qui nous est posé c'est soit de continuer comme si de rien n'était et nous nous retrouverons dans la situation de la Grèce ou du Portugal, c'est-à-dire une situation dramatique où il faut baisser les salaires des fonctionnaires, ce qui serait catastrophique, réduire le niveau des services publics, ou bien les réformer de telle sorte que la France continue à avoir une équité de traitement des citoyens français quelle que soit leur classe sociale et quel que soit le lieu où ils habitent », résume le député.

Le 1er décembre, le président de la République François Hollande a annoncé qu'il renonçait à se porter candidat à l'élection présidentielle qui se tiendra en mai 2017. C'est la première fois qu'un président en exercice de la Ve République renonce à briguer un second mandat.

L'élection présidentielle française de 2017 devrait se tenir les 23 avril et 7 mai 2017. Il s'agit de la 11e élection présidentielle de la Ve République, la 10e au suffrage universel direct.

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