La vraie inquiétude: Alep ou Mossoul?

© REUTERS / Ahmed JadallahSituation in Mossul
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La bataille d’Alep fait la Une de tous les médias car les forces gouvernementales syriennes, appuyées par les milices chiites et les Russes, ont enregistré des progrès significatifs dans la libération d’Alep-Est.

Les médias occidentaux, qui soutiennent de près ou de loin les rebelles, soulignent l'atrocité des combats et Jean-Marc Ayrault convoque d'urgence une séance du Conseil de sécurité de l'Onu. Malgré l'ouverture à plusieurs reprises de couloirs humanitaires par les forces gouvernementales syriennes sous le contrôle de conseillers russes, la France n'adhère toujours pas à cette initiative, ou, au moins, ne souhaite pas la soutenir…

« Je pense qu'on assiste à un double traitement de l'information. — croit le député Nicolas Dhuicq, — Selon que l'on est mort à Alep-Ouest ou à Alep-Est, le traitement médiatique n'est pas le même. Les médias occidentaux mettent l'accent sur les morts d'Alep-Est, mais ne parlent jamais d'Alep-Ouest. Les médias ne parlent pas non plus du fait que les islamistes utilisent les civils comme boucliers humains et ont à plusieurs reprises empêché l'évacuation des familles qui cherchaient à fuir la guerre. »

Nicolas Dhuicq concidère que la France a une position diplomatique éloignée des positions traditionnelles de la France, qu'elle a choisi contre tout principe de réalité de supprimer M. Bashar el-Assad et de faire tomber le pouvoir. « Tout succès du régime de Bashar el-Assad est fortement minoré, voire nié ou combattu. — regrette Nicolas Dhuicq — Je pense que l'attitude de M. Ayrault est une attitude négative par rapport à l'avenir du peuple syrien et par rapport à ce que je souhaite, c'est-à-dire qu'Alep-Est soit débarrassée des islamistes. »

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Parallèlement, à Mossoul, la situation s'enlise. Pourtant, les analystes l'avaient prévu. Pour Nicolas Dhuicq, il y a une explication réaliste pourquoi la défaite (momentanée, on l'espère) des forces de la coalition est pratiquement passée sous silence: « Les combat de zone urbaine sont des combats extrêmement violents, extrêmement longs, extrêmement difficiles. Le traitement de l'information est semblable à la première guerre du Golfe de 1991. C'est-à-dire qu'on veut faire croire aux opinions publiques qu'il y a des bombes propres qui ne tuent que les méchants et des bombes sales qui sont toujours, naturellement, les bombes du régime d'Assad, ou les bombes russes.

« On ne parle pas des fameux dégâts collatéraux à Mossoul, mais on ne parle que de cela à Alep. La guerre, malheureusement, c'est du sang et des larmes et, malheureusement, ce sont des morts. La bataille de Mossoul a été annoncée de longue date. C'est une bataille dans une ville. Ce sera une bataille longue, difficile, avec des morts. »

« Ces dernier temps, on voit croître une tendance à la politisation de l'aide humanitaire. Cela se voit lors de l'établissement des listes de destinations de cette aide », a annoncé aujourd'hui, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

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On observe effectivement cette tendance dans les médias occidentaux: ils imputent aux assaillants la responsabilité de toute dégradation de la situation humanitaire. Ils relayent de nombreuses ONG qui en appellent à l'Onu.

« Sur les ONG que vous citez, il y a une guerre de l'information — confie le deputé. Les puissances comme l'Arabie saoudite et le Qatar ont bien compris avec des images, avec de l'argent qu'ils donnent à ces organisations quels bénéfices politiques ils pourraient tirer. On rentre à nouveau dans le double standard, on va pointer du doigt certaines organisations et pas d'autres. Nous sommes dans la guerre de l'information. La guerre sur le terrain avec les morts réels se prolonge dans la guerre des médias. »

Ainsi, du point de vue strictement moral, les propos de Monsieur Ayrault: « Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire » sont louables, mais en y regardant de plus près, on y voit une nuance inacceptable du ressort de la guerre de l'information.

 

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