La crise de la Deustche Bank est particulièrement intéressante, car elle met en lumière les contradictions de ce que l'on appelle le « modèle allemand ». On oublie souvent que l'Allemagne, depuis le milieu des années 1980, s'est elle aussi engagée dans un processus de désindustrialisation. La part des services et en particulier des services financiers n'a cessé d'augmenter dans l'économie.
Qu'est-ce qui explique, au sein d'une économie que l'on dit si florissante, la crise de cette banque? Josse Roussel énumère deux facteurs: « l'amende considérable que la Deutsche Bank s'apprête à payer au Trésor américain, qui a entraîné un mouvement de panique » et « la conséquence de la politique menée par la BCE de taux d'intérêt extrêmement bas ».
Le problème pour Jean-Pierre Gérard, c'est que le « crédit a pris des formes absolument extravagantes », car l'on a voulu des taux de rentabilité trop importants et le développement des produits dérivés.