Aussitôt que le déploiement des missiles côtiers russes a été annoncé, les questions se sont multipliées au sujet de l'objectif et des motivations de la démarche russe. Essayons de comprendre les origines de cette décision.
Le déploiement des missiles côtiers sur les îles Kouriles ne doit en aucun cas avoir des répercussions sur les relations bilatérales entre Moscou et Tokyo, a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov suite à l'annonce que des missiles côtiers russes avaient été déployés sur les îles Kouriles.
Le secrétaire général du Cabinet japonais Yoshihide Suga lui a fait écho, annonçant lors d'une conférence de presse à Tokyo que les actions de la flotte russe du Pacifique n'auraient aucune influence sur le déplacement de Vladimir Poutine au Japon ni sur les négociations entre les deux pays.
Selon Tetsu Maeda, un représentant du ministère japonais de la Défense, l'éventuel déploiement des missiles russes dans le sud des Kouriles est censé assurer la présence de la flotte russe dans le Pacifique. Or, plusieurs médias ont considéré l'initiative comme inopportune sur cette période de temps concrète, étant donné que la visite de M. Poutine est fixée pour le mois prochain.
Selon l'expert du Centre de l'analyse des stratégies et des technologies Vassili Kachine, « c'est un processus planifié qui permet de maintenir le potentiel des troupes sur les îles. Toutes les unités militaires sur les Kouriles-Sud sont en train d'être dotées d'équipements de nouvelle génération ». La décision sur la sécurité des frontières est de la Russie a été prise et officiellement annoncée il y a un an.
« La région (l'Asie du Nord-Est, ndlr) est actuellement le théâtre d'une course aux armements, on y observe une montée de la tension, un embrasement des litiges bilatéraux, y compris ceux territoriaux », constate le chef du Centre des études du Japon Valéri Kistanov dans un entretien à Sputnik. « Les essais nucléaires menés par la Corée du Nord sont un prétexte pour renforcer la coopération militaire dans le triangle États-Unis-Corée du Sud-Japon ».
« Nous avons déjà entendu parler des plans des États-Unis de déployer leurs systèmes de missiles antibalistiques Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) sur le territoire japonais. Ces intentions américaines sont justement la raison pour laquelle la Russie renforce son potentiel de défense en Extrême-Orient », conclut-il.
En cela, le Japon n'a pas de raison de s'en inquiéter, a précisé Victor Pavlyatenko, maître de recherche du Centre des études du Japon.
« Depuis les années 1990 et jusqu'à aujourd'hui, il n'y a presque jamais eu aucune arme sérieuse en ces lieux. Et les missiles dont on parle aujourd'hui sont défensifs et on ne peut pas les transformer en offensifs », a résumé M. Pavlyatenko.
Mardi, le journal officiel de la Flotte russe du Pacifique Boevaïa Vahta a annoncé que des missiles côtiers Bastion étaient en service sur l'île d'Itouroup et que des systèmes de missiles côtiers Bal avaient été installés sur l'île de Kounachir.
Comme l'a expliqué le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, un système unifié de défense côtière est en train de se mettre en place en Extrême-Orient. Cela est nécessaire afin d'assurer le contrôle de la région des îles Kouriles et du détroit de Béring, pour couvrir les voies de déploiement de la flotte et augmenter notamment la stabilité des forces nucléaires stratégiques navales.
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