Les enquêtes d'opinion n'ont plus la cote: François Fillon l'emporte avec 44 % des voix au premier tour des primaires de la droite et du centre, Donald Trump gagne avec 290 grands électeurs aux élections américaines et 52 % des britanniques ont voté en faveur du Brexit… La plupart des sondages, avec des résultats certes variables, prédisaient pourtant l'inverse. « Ils se trompent tout le temps! » estime Claude Chollet, président de l'Observatoire des journalistes et de l'information médiatique: « Pourquoi? Parce qu'ils s'aveuglent volontairement. Ils ne veulent pas voir la réalité, le peuple, la démocratie ».
Le problème est « technique » mais aussi « sociétale »: le taux de réponses aux enquêtes de sondage diminue avec les années. Les sollicitations sont trop nombreuses: « Que ce soit les enquêtes marketing […] par téléphone, par Internet, par mails, par spams ». C'est la qualité des résultats qui pâtit, estime le chercheur: « Finalement, ça tue l'envie de répondre à des enquêtes même sérieuses ».