Alors qu'approche la bataille décisive pour la ville de Mossoul, les forces américaines s'avèrent ne toujours pas savoir combien de combattants de Daech ont été emprisonnés en Irak.
Les forces de sécurité irakiennes ont permis aux militaires américains d'interroger moins d'une poignée de djihadistes détenus depuis que l'offensive à Mossoul a débuté à la mi-octobre, a déclaré un haut responsable de la défense américaine au Daily Beast.
« Occasionnellement, nous avons accès aux détenus capturés par les Irakiens. Mais c'est rare », a confié un autre haut responsable.
Or, il reste encore à préciser si ces combattants ont été emprisonnés avant ou après le début de l'offensive. Selon les autorités irakiennes, des centaines d'islamistes ont péri dans les combats, un nombre plus petit s'est enfui. Or, les militaires américains s'avèrent ignorer le nombre exact de terroristes de Daech capturés.
Pendant la dernière guerre en Irak, au contraire, les forces américaines ont eu accès à des milliers de prisonniers et aux informations qu'ils fournissaient. Cette fois, le piètre nombre de prisonniers est l'inconvénient de ne pas être engagés dans les combats en première ligne où les militaires américains pourraient saisir et interroger des djihadistes suspects, explique l'ex-ambassadeur américain en Irak (2010-2012) James Jeffrey.
« On ne peut pas effectuer ces opérations de capture en plein combat urbain. C'est trop dangereux. Nous n'avons pas capturé beaucoup de combattants lors des batailles menées par les USA pour Falloujah en 2004 », précise-t-il.
Ce renseignement serait bien sûr utile, mais pas pour savoir les plans de Daech à long terme car il est peu probable que ceux luttant en première ligne en soient au courant, mais plutôt pour obtenir des informations sur les combats pour Mossoul.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) avance une autre explication, supposant que les forces irakiennes et kurdes aient détenu « au moins 37 personnes suspectées de liens avec Daech » dans les environs de Mossoul et de Hawija et que les fonctionnaires d'État aient interdit aux détenus d'avoir un quelconque contact avec l'extérieur.
Quoi qu'il en soit, le statut de terroristes de Daech détenus « est quelque chose que je n'ai jamais entendu dire » aux points de presse conjoints des militaires américains et irakiens, confie la seconde source du Daily Beast.
Entre-temps, les deux, forces américaines et irakiennes, ont arrêté plusieurs centaines de djihadistes, bien qu'il ne soit pas clair de savoir combien d'entre eux sont en détention. Et comme la plupart des détenus sont d'origine irakienne, on ne peut pas les considérer comme prisonniers de guerre, mais plutôt comme détenus dans leur pays natal.
Ainsi, vu le nombre modeste de djihadistes capturés, les combats contre Daech se soldent apparemment par la mort ou par la fuite d'islamistes. Le mois dernier, par exemple, quand une centaine de terroristes de Daech ont lancé une offensive contre la ville d'ar-Rutbah, la moitié d'entre eux ont été tués au cours de la bataille de 36 heures, précise le colonel des forces aériennes américaines John Dorrian.
« La plupart d'entre eux ont été tués sur place. Certains ont tenté de fuir la ville, mais ont été rattrapés par les frappes de la coalition », avait-t-il indiqué aux journalistes lors d'un point de presse en octobre.
L'une des détenues djihadistes les plus connues a été Umm Sayyaf qui avait fourni des informations en abondance sur les opérations intérieures de Daech, ce que Daech n'apprécie pas trop. Exécution — voilà la punition pour ceux de ses disciples qui se rendent à l'ennemi.
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