Lors de son discours à Calais, Bernard Cazeneuve a souligné que plus de 2 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour démanteler le camp de réfugiés connu sous le nom de « Jungle ». Il a également promis des dispositifs de prise en charge des migrants qui reviendraient à Calais avec l'aide des acteurs associatifs.
Selon lui, en parallèle de la destruction du camp, le gouvernement tient absolument à éviter que les réfugiés reviennent à proximité de la frontière. Le gouvernement sait très bien qu'une partie des réfugiés, qui sont surtout dispersés, n'a pas pris place à bord des bus, ne sont pas partis vers les centre d'accueil et d'orientation (CAO) et vont tenter de revenir dans les prochaines semaines ou les prochains mois.
Le dispositif est à la fois un dispositif de blocage, dans les gares, à la gare du Nord en particulier, mais aussi à l'arrivée, aux gares de Calais-Ville et de Calais-Fréthun. «Le dispositif consiste aussi à procéder à interpeller toute personne ressemblant à un migrant, à la contrôler dans les rues à Calais ou autour de Calais », souligne M. Guennoc.
« D'abord il y a une réalité: c'est que même malgré les blocages, malgré les arrestations, il y a des familles, des femmes, des hommes qui arrivent encore et pour lesquels il n'y a pas aujourd'hui de dispositif. Nous-mêmes en tant qu'association, on récupère des gens, on essaye de leur trouver une nuit. On essaye d'actionner le 115, le dispositif d'hébergement d'urgence, et ça ne fonctionne pas », a-t-il fait remarquer.
Selon lui, M. Cazeneuve a fait une promesse, celle de garder le dispositif, cependant, quelque chose le chagrine.
« Il y avait déjà ce dispositif, il existait déjà, c'était le centre Jules-Ferry avec la maison des femmes et c'était le CAP (centre d'accueil provisoire, ndlr), les conteneurs pour les hommes et dans quelques cas pour les familles — pourquoi le gouvernement ne maintient-il pas ces dispositifs? Ce que nous a dit M. Cazeneuve nous paraît être une promesse en l'air et qui ne sera probablement pas tenue ou qui sera peut-être tenue juste avant les élections de sorte que le problème passe au suivant», a noté M. Guennoc.
Les conditions atmosphériques sont devenues extrêmement difficiles. Effectivement, il manque un dispositif d'accueil d'urgence même si ce n'est que pour quelques nuits, quelques jours, le temps que les gens puissent partir dans les centres d'accueil et d'orientation, a conclu l'expert.