INVITES:
L'abbé Jean-Marie Héricher est délégué diocésain à la mission ouvrière de Rouen et président du comité directeur de l'association France Amérique Latine.
Thomas Posado est politologue. Il est docteur en sciences politiques et il a soutenu à l'Université de Paris 8 une thèse consacrée aux évolutions de la politique du gouvernement d'Hugo Chávez dans les relations au travail en général et le monde syndical en particulier.
Pourquoi le Vatican a-t-il envoyé un représentant au Venezuela dans cette période de crise ?
J.M.H. : « Depuis son élection, le pape a le souci du développement des pays qui sont les plus pauvres, le Venezuela n'est évidemment pas un des pays les plus pauvres. Mais il s'est fait remarquer avec l'élection d'Hugo Chavez comme étant un de ceux qui ont le plus combattu la pauvreté avec tous les autres pays qui ont su se regrouper autour de ce que l'on a appelé la révolution bolivarienne ».
Est-ce que Hugo Chavez et Nicolas Maduro ont réussi à faire reculer la pauvreté ?
T.P. : Dans un premier temps, ils ont fait diminuer la pauvreté et l'extrême-pauvreté d'une manière considérable […] On est aujourd'hui face à une crise économique extrêmement profonde et des pénuries massives en terme de médicaments, d'aliments. »
T.P. : « Non seulement il y a une crise économique qui est extrêmement profonde mais en plus le Venezuela est en train de perdre des alliés régionaux c'est-à-dire le coup d'état parlementaire qui est en cours au Brésil ou l'élection de Mauricio Macri issu de la droite néo-libérale en Argentine. »
Comment conserver les acquis sociaux ?
J.M.H. : « Il semble que l'Eglise va essayer d'influencer dans ses relations […] pour faire en sorte que les pauvres ne soient pas les derniers servis avec la richesse du pays. »
T.P. : « Le détournement du taux de change […] c'est quelque chose qui touche autour de 250 milliards de volés au Venezuela. Le Venezuela est un pays riche, il a les premières réserves de pétrole du monde et ces fraudes à l'importation qui sont faites par des grandes entreprises, par les plus grandes multinationales. »
Quels sont les partenaires majeurs du Venezuela ?
T.P. : « Le premier partenaire, le premier fournisseur et le premier client du Venezuela ça reste les Etats-Unis. Depuis le début de la présidence d'Hugo Chavez, sa part dans le commerce a réduit de dix points […] de nouveaux partenaires ont compensé cette perte de dix points, le Brésil en partie et surtout la Chine.