John Vincent Cable, ancien secrétaire d'État aux Affaires, à l'Innovation et aux Compétences (BIS) a déclaré samedi qu'il avait été sérieusement induit en erreur par le ministère de la Défense du pays au sujet de l'accord sur la vente de bombes à l'Arabie saoudite, utilisées actuellement dans des attaques aériennes au Yémen.
Selon M. Cable, le ministère britannique de la Défense lui avait donné des assurances spécifiques sur le contrôle et l'utilisation des bombes britanniques par les Saoudiens.
Vince Cable, qui occupait le poste de secrétaire d'État aux BIS de 2010 à 2015, était responsable des licences d'exportation. Maintenant, il affirme qu'il avait bloqué un accord sur la vente des bombes guidées laser Paveway IV, comme il était préoccupé par de possibles victimes civiles.
D'après l'ancien responsable britannique, il a signé les licences seulement après avoir été assuré que le gouvernement britannique participerait conjointement avec Riyad aux décisions déterminant les cibles à bombarder.
« J'ai clairement cru comprendre que l'équipement serait fourni à l'Arabie saoudite à la condition précise que le personnel britannique surveillerait l'activité de l'armée de l'air saoudienne, comme le font les Américains », a expliqué l'ancien secrétaire aux BIS.
À son tour, le ministère de la Défense a affirmé au journal The Guardian que le Royaume-Uni n'avait pas de personnel militaire dans la « chaîne de ciblage » saoudienne et n'avait donné aucune assurance à M. Cable à ce sujet.
« C'est absolument contraire à ce qu'on m'avait dit. Si ce qu'ils disent maintenant, c'est qu'on ne m'avait pas offert de contrôle à un niveau équivalent aux Américains, y compris le contrôle du ciblage, alors j'ai été sérieusement induit en erreur », a répondu Vince Cable.
Dirigée par l'Arabie saoudite, la coalition arabe, qui soutient le parti du gouvernement yéménite, effectue depuis mars 2015 des raids sur les zones contrôlées par les rebelles houthis. Or, de nombreux cas de frappes sur des installations civiles, notamment des écoles et des hôpitaux, ont été recensés.
Selon les données du Centre yéménite pour les droits et le développement, depuis le printemps 2015, le conflit a coûté la vie à plus de 10 000 civils, dont 2 400 enfants et 2 000 femmes.
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