Le Canard Enchaîné, 100 ans d’indépendance sans équivalent

© AFP 2023 JEAN AYISSILe Canard Enchaîné a 100 ans
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Fondé en 1916, l’illustre et influent journal satirique fête un siècle d’indépendance politique et financière, démontrant le problème de partialité des médias français sous contrôle de leurs propriétaires ou de l’État.

Le point fort du Canard Enchaîné est sa liberté de toute influence et ses informations hypervérifiées, ce qui permet de promouvoir le journal auprès des lecteurs comme un contrepouvoir et une sorte d'alerte, a estimé Dominique Simonnot, journaliste au Canard Enchaîné, dans une interview accordée à Sputnik.

« La longévité du Canard, ça doit être un exemple, parce que c'est un journal qui depuis 1916 qu'il existe, n'a pratiquement pas changé de maquette. C'est un journal qui n'est pas sur Internet et qui est devenu petit à petit une institution en tant que journal satirique, journal d'investigation. Et quand on vient d'autres journaux comme moi c'est-à-dire des journaux qui ont des actionnaires, qui font de la pub, ici nous n'avons ni pub, ni actionnaires », s'est réjoui Dominique Simonnot.

Selon elle, le journal appartient aux journalistes, et c'est un exemple presque unique au monde.

« On a aucune pression des annonceurs, aucune pression des actionnaires puisqu'il n'en y a pas, c'est nous. (…) Quand je dis qu'on avale des choses quand on est dans d'autres journaux ça veut dire que j'ai eu des exemples dans le journal où j'étais avant, La Libération, où par exemple on disait du mal d'un annonceur, du mal de L'Oréal, du mal de Chanel, du mal de LVMH (Groupe Louis Vuitton Moët Hennessy, ndlr), du mal de Pinot — immédiatement les budgets publicité étaient enlevés, on avait plus de pubs, on était puni de pubs de ces annonceurs-là pendant un mois, deux mois, trois mois, six mois. Ça c'est pour Libération qui était un journal libre, qui continuait pourtant courageusement à taper sur les annonceurs », a confié la journaliste.

D'après Dominique Simonnot, les autres journaux ne publient rien de mal sur leurs actionnaires ou leurs annonceurs. Il y a des sujets tabous sur fond de budgets publicitaires coupés ou de pressions de la part des actionnaires. Et cela semble être pareil pour les médias financés par l'État. Ce fait déplorable est un énorme problème pour la liberté de la presse.

Le dernier exemple avec Le Monde est d'autant plus criant : « Le Monde publie des papiers critiques contre, par exemple, l'État turque et le président Erdogan, mais ils ont passé dernièrement un cahier de six pages à la gloire de la Turquie, entièrement payé par la Turquie ».

Dominique Simonnot a également souligné l'objectivité du Canard Enchaîné qui repose sur le principe de protection des sources même entre collègues dans les couloirs du journal.

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