Kerem Schamberger a déposé sa candidature à l’université Louis-et-Maximilien de Munich fin juin. Après que sa candidature a été approuvée, il a envoyé ses documents. Parmi eux, un formulaire indiquant que M. Schamberger était membre du parti communiste allemand (DKP).
Par la suite, conformément à la loi de 1972, le bureau des cadres de l'université a remis ses papiers à l’Office allemand de protection de la Constitution de Bavière pour approbation. Bien qu'il ait reçu une réponse de l'Office, l'intéressé n'a pas pu prendre connaissance de son contenu.
« Je suis sans emploi depuis cinq semaines déjà, alors de facto il s’agit d’une interdiction de carrière. Je ne peux pas commencer à travailler à l'université, je ne peux pas non plus mener mes travaux de recherche ni commencer à travailler sur mon doctorat », a-t-il déclaré.
M. Schamberger savait que cette loi existait, car beaucoup de ses camarades communistes n’ont pas été embauchés à cause d’elle.
« Même dans les années 1970 ce genre de choses était déjà absurde, et aujourd’hui, alors qu’il n’y a pas de conflit entre les deux systèmes, cela provoque un scandale encore plus grand », a dit l’intéressé.
Il a toutefois noté qu’actuellement cette pratique n’existait qu’en Saxe et en Bavière. Dans tous les autres ands allemands, elle est abolie.
« [Cela veut dire] que la surveillance effectuée en Allemagne depuis des décennies sur les militants de gauche, sur ceux qui sont critiques à l’égard de la société, se poursuit. »
D’après lui, l’Office allemand de protection de la Constitution est plus préoccupé par les gens désireux de changer la société par des moyens pacifiques que par les nazis et les militants d’extrême-droite.
L’ancienne ministre allemande de la Justice Herta Däubler-Gmelin, avocate qui représente les intérêts de M. Schamberger, a qualifié sa situation d’absurde. Cependant, le processus juridique n’a pas encore débuté. Selon elle, tout dépendra de ce que stipule la réponse de l'Office.