«La Turquie ne veut pas diviser l’Irak, elle s’inquiète pour sa propre sécurité»

© AFP 2023 Bulent KilicL'armée turque
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Dans une interview accordée à Sputnik, l'ex-conseiller du président du Parti du mouvement nationaliste sur les questions de politique étrangère et de sécurité, professeur des sciences politiques, Celalettin Yavuz, commente la situation actuelle en Turquie et l’évolution probable à la frontière turco-irakienne.

Le transfert des forces armées turques à la frontière irakienne a été qualifié par le ministre turc de la Défense Fikri Işık de préparation à l'évolution probable de la situation dans la région. Ankara ne fait pas confiance à Bagdad, encore moins à Erbil. La Turquie redoute que les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan prennent la ville irakienne de Sinjar et s'y installent.

Le transfert des militaires turcs à la frontière irakienne a coïncidé avec l'opération de libération de Mossoul et de ses alentours des terroristes de Daech. M. Yavuz explique pourquoi la Turquie a été obligée d'agir ainsi :

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« Même si le gouvernement de l'Irak se prononce contre la présence des forces armées turques non loin du territoire irakien, Bagdad n'est pas capable de contrôler tout le territoire de l'Irak envahi par les terroristes, ce qui menace la Turquie. C'est pourquoi, afin d'assurer la sécurité de son propre territoire, la Turquie a été obligée de transférer un nombre suffisant de forces armées vers la frontière turco-irakienne. La Turquie ne vise pas à diviser l'Irak, elle s'inquiète pour sa propre sécurité. »

Les Turkmens qui habitent dans le village de Tal-Afar et dans d'autres régions aux alentours de Mossoul représentent un autre problème. Ils sont exposés à l'attaque du groupe chiite Hachd al-Shabi soutenu par l'Iran, qui essaie d'imposer son contrôle dans les régions où les Turkmens sont regroupés. Ce n'est pas la même chose que Daech, mais ils sont aussi assez radicaux : par exemple, on sait que dans les régions libérées de Daech, ils ont torturé des sunnites.

Et de poursuivre :

« Ankara s'inquiète de leurs déclarations belliqueuses à l'égard de Mossoul. On a l'impression qu'ils se vengent non pas des terroristes de Daech, mais de tout peuple sunnite dans la région. Dans une telle situation, la Turquie ne peut pas défendre les Turkmens, parce que les militaires turcs se trouvent à l'ouest de Mossoul, et Tal-Afar se trouve à l'est, donc cela sera difficile de se déplacer vite ».

M. Yavuz suppose que la situation des réfugiés pourrait s'aggraver au cas où le groupe de Hachd al-Shabi attaque Mossoul et ses alentours. Pour cette raison, la Turquie, avec ses militaires, essaie de prendre les mesures de sécurité qui s'imposent.

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Il y a également une information qui circule selon laquelle les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan essayent de s'emparer de la région de Sinjar et de s'y installer. La Turquie ne peut pas le permettre, estime M. Yavuz.

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