La plupart des passagers résidaient à Saint-Pétersbourg ou dans sa région. Un an après la tragédie, toutes les familles des victimes n'ont pas encore pu enterrer leurs proches. Les Pétersbourgeois attendent encore les résultats officiels et définitifs de l'enquête sur la catastrophe du côté égyptien. Et ils apprennent à revivre.
Quelques jours après le crash en Égypte, Flightradar rendait publiques les informations sur le dernier vol de l'A321 dans le Sinaï: on apprenait qu'entre 207 et 224 personnes se trouvaient à bord. Certains communiqués indiquaient que l'avion avait disparu près de Larnaka à Chypre.
Puis des médias arabes ont annoncé que l'avion russe était tombé dans la région centrale du Sinaï mais les renseignements restaient minces et sans confirmation officielle. L'espoir n'était pas encore perdu.
Les unités de recherche ont découvert le lieu de la catastrophe dans les montagnes du Sinaï, où les débris de l'appareil s'étendaient sur 13 km.
L'opération de recherche s'est déroulée dans des conditions difficiles car le nord du Sinaï est une zone fermée où, depuis un an, l'armée égyptienne mène une vaste opération contre les extrémistes affiliés à Daech (organisation terroriste interdite en Russie). Ce sont les militaires égyptiens patrouillant dans la zone qui ont été les premiers à découvrir les débris de l'avion. Selon les informations précisées et confirmées, 224 personnes se trouvaient à bord, dont 7 membres d'équipage. Selon Rossaviatsia, il y avait 192 adultes et 25 enfants parmi les passagers. Aucun d'eux n'a survécu.Un fonds caritatif « Vol 9268 » a vu le jour grâce aux efforts des habitants de Saint-Pétersbourg, qui apporte aujourd'hui un soutien à ceux qui ont perdu des proches dans la catastrophe du Sinaï.
Il ne s'agit pas seulement d'argent: tout soutien est important car même un an après, la pratique montre que le temps ne guérit pas les blessures, que la longue enquête et les procédures bureaucratiques difficiles relatives aux indemnisations ne font qu'exacerber la douleur.
Un an après le crash, tous les parents des victimes n'ont pas encore pu enterrer leurs proches: six défunts dans le Sinaï n'ont toujours pas été identifiés. Selon Irina Zakharova, présidente du conseil du fonds caritatif Vol 9268, les ossements qui sont conservés actuellement dans un crématorium ne peuvent pas être expertisés. Cependant, les familles espèrent encore obtenir les fragments de corps de leurs proches défunts: de nouveaux restes ont été découverts en Égypte à l'issue de la principale étape de l'enquête, qui sont actuellement en cours d'examen.Le rapport de la commission internationale enquêtant sur le crash de l'A321 dans le Sinaï n'a toujours pas été rendu public: les spécialistes annonceront les résultats préliminaires de leur travail « d'ici 60 jours » selon une source du ministère égyptien de l'Aviation civile.
Pendant une réunion le 16 novembre 2015 au Kremlin, le directeur du FSB Alexandre Bortnikov a déclaré pour la première fois officiellement que le crash de l'avion avait été provoqué par un attentat. Il a expliqué que ces conclusions avaient été tirées par les spécialistes après un examen scrupuleux des affaires personnelles, des bagages et des débris de l'avion.
On supposait d'abord que l'engin explosif avait été placé sous le siège passager 30A ou 31A mais les données rendues publiques par la commission en septembre 2016 ont indiqué que l'explosion s'était produite plus à l'arrière, dans le compartiment des bagages encombrants. La bombe, avec une minuterie, était dissimulée entre des poussettes pour enfant. L'explosion a arraché la queue de l'appareil, qui a perdu le contrôle pour entrer en piqué.
Mais l'Égypte a longtemps défendu la version d'une défaillance technique, refusant de reconnaître la possibilité d'un attentat. En décembre 2015, le comité pour l'enquête technique a publié une déclaration annonçant que Le Caire n'avait pas trouvé d'indices d'implication de terroristes dans le crash de l'Airbus 321. C'est seulement en février 2016 que le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi a reconnu pour la première fois que le crash de l'avion avait été victime d'un attentat.
Lundi 31 octobre, la Cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg organise une messe en mémoire des victimes du crash dans le Sinaï. En l'honneur de ceux qui ne rentrerons jamais chez eux, le glas sonnera 224 fois.