Ce «monstre» russe qui sème la panique en Allemagne

Le fameux « monstre russe » semble avoir pénétré partout. En octobre, la presse allemande a de loin dépassé tous les médias européens en termes d'articles simplement défavorables ou carrément hostiles à l'égard de la Russie. Parmi les exemples les plus éloquents, on peut citer un papier du quotidien Bild, affirmant que La Main Du Kremlin a « inventé » les attaques américaines contre des civils à Mossoul, qui ont fait une soixantaine de morts selon l'armée russe.

En guise d'argument, le journal met en relief l'absence de réaction… de la part des djihadistes de Daech, qui contrôlent la ville et sont, semble-t-il, des témoins plus fiables que le ministère russe de la Défense.

Relatant la récente réunion au « format Normandie » à Berlin, avec la participation de Vladimir Poutine et de son conseiller Vladislav Sourkov, le tabloïd a qualifié ce dernier de « bandit », l'accusant notamment d'avoir organisé « l'agression russe dans le Donbass ».

Lorenz Hemicker, du Frankfurter Allgemeine Zeitung, estime pour sa part que La Main Du Kremlin a déclenché une « guerre froide » dans le cyberespace contre les États-Unis. Selon lui, sur la Toile, les États-Unis sont soumis à « des tirs croisés d'espionnage, de désinformation et de propagande » de la part des Russes.

L'analyste recommande ainsi à Washington de « bien choisir ses moyens de réaction » face à cette « agression informatique », tout en indiquant que des « attaques destructrices contre les réseaux numériques russes » pourraient « mettre Poutine dos au mur ».

Les médias allemands semblent ainsi reprendre mot à mot les déclarations des responsables de l'Otan, qui voient la « menace russe » partout au lieu de se préoccuper de problèmes réels qui pèsent sur la sécurité européenne. On se souvient des « préoccupations » émises par le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, à propos de l'escadre navale russe en route vers la Syrie qui pourrait, selon lui, être utilisée pour porter des frappes sur des civils à Alep.

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié les déclarations de M. Stoltenberg d'« aberrantes », tout en soulignant que la présence de navires russes en Méditerranée n'a jamais donné lieu à de telles spéculations.

Dans le même temps, en dépit des efforts déployés par les médias locaux en vue de persuader la population de l'animosité de Moscou, 84 % des Allemands soutiennent toujours la disposition de la chancelière fédérale Angela Merkel à poursuivre le dialogue avec le chef du Kremlin.

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