Le démantèlement même de cette Jungle était source de tension entre le gouvernement et les ONG. L' « opération humanitaire », et la « solution de mise à l'abri a adaptée et un chemin vers l'asile », proposée par le gouvernement n'a pas su convaincre les ONG, pour qui l'évacuation d'un camp de cette ampleur et dans un laps de temps si court ne peut pas se faire dans des conditions dignes et humaines. D'autant plus qu'il est difficile d'estimer le nombre exacte de personnes vivant sur le camp. Selon le dernier décompte de l'Auberge des Migrants, qui a quadrillé la zone pendant des jours, ils seraient 8100. Le chiffre avancé par la préfecture laisse François Guennoc dubitatif: « Le gouvernement a fait un comptage, il a appelle ça un ‘comptage visuel'. Il y a des policiers qui ont circulé dans le camp, et qui ont compté les gens qu'ils voyaient sur un petit carnet: 5600. Mais bon vous voyez bien que ce genre de comptage n'est pas sérieux. Le chiffre de la préfecture est un chiffre purement politique qui vise à montrer en particulier qu'il y a assez de places dans les CAO pour accueillir tout le monde ».
Le démantèlement de la Jungle est une opération sans précèdent. Coté belge aussi, on se prépare: 120 policiers seront postés à la frontière pour éviter que des camps de se créent en Belgique. L'accueil dans les communes françaises divisent les maires: si certain y sont favorables, d'autres protestent. Face à préfet qui impose, le maire de Saint-Bauzille-de-Putois, dans les Cévennes, a démissionné, quelques jours de l'arrivée de 87 migrants venus de Calais.
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