La libération de la ville irakienne de Mossoul doit redorer le blason terni du président américain sortant Barack Obama et assurer la victoire de la candidate à la présidence également du Parti démocrate Hillary Clinton, a estimé dans une interview à Sputnik Soheib Ahmad Kakeh Mahmoud, journaliste de la chaîne de télévision KNN au Kurdistan irakien.
« L'actuel regain d'activité de la coalition occidentale, le zèle dont elle fait preuve pour libérer Mossoul, et son appui à l'armée irakienne et aux peshmergas kurdes ont une seule et unique explication : l'approche de l'élection présidentielle aux États-Unis. Il ne reste que trois semaines avant le scrutin. Aussi, les Américains veulent-ils s'assurer au plus vite la victoire, à savoir libérer Mossoul de Daech », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et de faire remarquer qu'ils auraient cependant pu le faire depuis fort longtemps.
Selon l'expert, la libération de Mossoul doit constituer en quelque sorte le « point d'orgue » du mandat du président-démocrate sortant Barack Obama, tout en assurant la victoire d'une autre candidate du même parti à la présidence américaine, Hillary Clinton.
« Cette offensive d'envergure sur Mossoul n'a par conséquent aucun autre objectif », affirme Soheib Ahmad Kakeh Mahmoud.
Evoquant toute cette opération de libération, le journaliste signale en outre qu'il y a des mécontents parmi la population kurde par le fait que les peshmergas y essuient le plus de pertes, en combattant sur des territoires peuplés essentiellement d'Arabes.
« Quoi qu'il en soit, il y a un accord entre Massoud Barzani (président du Kurdistan irakien, ndlr) et le gouvernement à Bagdad sur l'unité dans la lutte contre l'ennemi commun (le groupe djihadiste État islamique, ndlr), y compris sur la participation conjointe dans la libération de Mossoul », a résumé le journaliste.
Le lancement de l'opération visant à libérer Mossoul des djihadistes de l'État islamique a été annoncé par le premier ministre irakien Haïder al-Abadi dans la nuit du 16 au 17 octobre. Washington compte battre Daech avec le concours de plusieurs forces aux intérêts opposés : les forces armées irakiennes, les combattants peshmergas kurdes et les milices chiites et sunnites irakiennes. La Turquie souhaite aussi participer à l'opération.
Les analystes constatent toutefois que l'actuelle opération de libération de Mossoul repose sur un plan très instable et une coalition plutôt volatile, les contradictions entre les participants étant trop grandes. Qui plus est, la reprise des hostilités risque de provoquer une véritable catastrophe humanitaire, doublée de l'exode de la population civile de la ville irakienne.
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