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Un projet vieux de presque dix ans, mais qui doit donner un coup de neuf à l'image de la Russie en France. Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe ouvre symboliquement ses portes le 19 octobre en présence de Vladimir Medinski, ministre russe de la Culture et d'Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie à Paris:
« Je crois que c'est un projet qui embellit Paris et qui va devenir un lieu de rencontre des amis de la Russie. Un lieu de dialogue, un lieu de découverte de la Russie ».
La veille, le représentant de Bouygues Bâtiment, Bernard Mounier, confiait à Alexandre Kolpakov, directeur général des affaires de l'administration présidentielle, les clés de l'édifice. Une journée « historique », soulignait le représentant de la Fédération de Russie, qui s'est dit « fier que chacun ait rempli ses engagements ».
Malgré l'absence des chefs d'État russe et français, l'inauguration a été maintenue. Après le traditionnel « couper de ruban », direction le premier étage pour admirer une exposition photo célébrant l'amitié franco-russe « depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale ». Dans une même pièce, l'éternel Gérard Depardieu côtoie la moins connue Valentina Terechkova, la première femme dans l'espace.
Le Centre déploie ses 4 000 m2 quai Branly, presque en face du Palais de Tokyo, à deux pas de la tour Eiffel. Un emplacement de choix pour cette structure qui a pour vocation de mieux faire connaître la culture russe en France: il propose un centre culturel doté d'une librairie et d'une salle d'exposition, une école primaire, un centre paroissial ainsi qu'une cathédrale orthodoxe. Même si elle ne sera dotée de son iconostase et de ses fresques qu'en 2017, la « Cathédrale de la Sainte Trinité » a déjà donné son premier concert de chants liturgiques pour l'occasion.
Coiffée d'un grand bulbe et de quatre plus petits, symbolisant le Christ et les quatre évangélistes, la cathédrale orthodoxe s'intègre à l'urbanisme parisien, en utilisant « des rythmes de façades et des modénatures » typiques de la capitale. Jean-Michel Wilmotte, l'architecte qui a signé l'ouvrage, se réjouit d'avoir pu « adapter » la culture orthodoxe: « c'est la première fois qu'on pouvait créer un bâtiment sans essayer de copier un bâtiment ancien en Russie ». Garder les canons orthodoxes en innovant, mais pas trop, l'exercice était délicat: ainsi, les bulbes sont un mélange d'or et de palladium, mais le verre n'a-t-il pas été retenu.
L'inauguration du Centre spirituel et culturel orthodoxe, qui devrait ouvrir au public fin 2016 ou début 2017, n'est pas le seul événement visant a renforcer les liens entre les deux pays. La fondation Louis Vuitton a tenu le pari de réunir la collection de Sergueï Chtchoukine, industriel moscovite et visionnaire féru d'art moderne français du début du XXe siècle. Une exposition historique, dans le cadre de l'année France-Russie, alors que les tensions diplomatiques sont fortes. Peut-être que le président François Hollande fera une visite surprise, comme, comme ce fut le cas lors du festival du cinéma russe « Quand les Russes aiment ».