Le gouvernement de Theresa May n'exclut pas que la Grande Bretagne doive poursuivre le versement de milliards de livres au budget de l'UE « pour garder l'accès au marché financier européen uni », affirme le Financial Times, citant des sources au sein de l'exécutif britannique. Des ministres et des responsables du Parti conservateur ont indiqué que le gouvernement examinait plusieurs moyens de conserver l'accès aux marchés et des options de paiement au budget européen. « Il nous faudra être prudents en expliquant tout cela, fait remarquer un ministre au quotidien anglais. Theresa a été très prudente et n'a pas exclu cette éventualité ». Selon le Financial Times, Londres devrait non seulement virer des fonds au budget européen mais aussi payer à l'UE jusqu'à 20 milliards d'euros d'indemnisations pour l'annulation et la révision d'accords existants dans les domaines financier, commercial, d'infrastructure, etc.
Ces virements au budget européen étaient l'un des arguments majeurs des eurosceptiques qui se prononçaient pour le Brexit. Ils affirmaient que ces milliards d'euros que la Grande Bretagne était obligée de transférer au budget européen seraient mieux utilisés s'ils étaient alloués au développement de l'éducation nationale et de la santé publique du pays. De 2010 à 2014, les paiements britanniques représentaient près de 7,7 milliards d'euros par an.
L'accès de Londres au marché financier européen reste la question principale pour les entreprises britanniques et les sociétés étrangères implantées dans le pays. Aujourd'hui, le groupe de recherche Open Europe a annoncé que le cabinet de Theresa May devrait expliquer le plus rapidement possible aux acteurs du marché financier britannique les répercussions du Brexit pour l'accès au marché financier européen uni. L'organisation a mené un sondage auprès des acteurs du marché et établi que cette question était notamment cruciale pour les cercles bancaires, chez qui la perspective de conséquences majeures suscite une angoisse particulière. Les sociétés de gestion d'actifs font preuve d'une préoccupation plus modérée: elles veulent seulement avoir une idée claire de leur futur statut — même s'il s'agit de celui d'agent d'un pays tiers — dans leur travail avec les partenaires européens. Les entreprises d'assurance sont les moins inquiètes: elles n'ont besoin que d'un statut bien défini pour ouvrir ou fermer leurs filiales en UE.
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