7 candidats, deux favoris, 17 minutes chacun, trois journalistes, 2h d'émission. Voilà pour les chiffres.
Pouvait-il y avoir un vainqueur lors de ce débat qui n'en était pas réellement un, mais plutôt une séance de questions/réponse?
On s'attend toujours dans un débat à des envolées lyriques, à des dérapages, même à des engueulades sur de vrais clivages. Et là non, rien, comme si tous étaient inhibés par l'enjeu ou comme si aucun n'avait réussi à se démarquer. En fait, c'est peut-être ça le problème de ces candidats, c'est qu'ils ne montrent pas vraiment de divergences sur le fond de leurs programmes, assez sécuritaires (comme la proposition de Nicolas Sarkozy d'interner les fichés S les plus dangereux ou comme l'idée fantaisiste de Nathalie Kosckiusko-Morizet d'interdire le salafisme) et très libéral sur le plan économique avec notamment la fin du régime des 35h.
Et donc pour ce premier débat, selon plusieurs sondages (la Sofres pour LCI, Le Figaro et Public Sénat et celui de l'Institut Elabe pour BFMTV), 35 et 36 % soit plus d'un tiers des sondés désignent Alain Juppé comme le gagnant, celui qui a été le plus convaincant.
Hier soir, nous avons tout de même assisté à un moment solennel: les voir tous réunis, débattre ensemble, on pouvait y trouver un ancien Président de la République, deux anciens Premiers ministres, et trois anciens ministres. Le problème, c'est justement qu'on les connait tous. Je ne suis pas opposé aux professionnels de la politique, mais les entendre parler de renouveau à l'image de Bruno Lemaire, de modernité pour NKM, d'alternance pour Sarkozy, ça me fait doucement sourire.
Ah tiens, j'en oubliais un et c'est pourtant lui qui m'a fait une forte impression. Le bizuth, le jeune nouveau, l'inconnu du grand public, Jean-Frédéric Poisson, celui qui est passé entre les mailles du filet des parrainages et des strictes conditions pour candidater à cette primaire. Il est le président du parti démocrate-chrétien.
C'est ainsi le seul durant ces deux heures de questions/ réponse à s'être réellement démarqué. Il a d'ailleurs gagné selon le sondage de la Sofres, 29 points d'opinons favorables se situant désormais à 43% c'est-à-dire devant Sarkozy et Jean-François Copé. Et si c'était lui l'outsider de la primaire?
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