Métro, boulot… microbes

Métro, boulot… microbes
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En prenant le métro à Paris, on ne pense pas toujours aux nombres de microbes et bactéries qui eux aussi circulent sous la Terre dans les réseaux de la RATP… Et c’est peut-être mieux, parce qu’à en croire de récentes études à la pointe de la technologie, ils sont, très, très nombreux.

Paris, heure de pointe dans le métro, après avoir paniqué pendant les 2 minutes d'attente sur le quai au vu de la masse de passagers aux mines fatiguées par leur journée de travail, vous voyez arriver le métro, anxieux à l'idée de découvrir des wagons bondés… Et là, pas de surprise: les wagons débordent de ces mêmes mines fatiguées, avec en plus une légère moiteur spéciale RATP.

Si vous êtes chanceux, vous parvenez à entrer dans un des susmentionnés wagons, et là, nouveau défi: trouver une place, assise on n'y pense pas, mais se pose la question de ce qu'on va bien devoir agripper pour tenir debout. Et quand enfin on trouve le petit « spot » qui ne nous luxera pas l'épaule, le coude ou la nuque, on entoure la barre du métro de sa main et on espère de tout son cœur sentir la fraîcheur du métal. Mais en général non, on sent le chaud, on sent la barre qui a vécu sa journée et là on se dit qu'on aimerait avoir le pragmatisme de ceux qui osent le sac plastique, ou les plus fourbes qui tirent sur la manche de leur pull. Mais non, notre main est nue, au contact des MICROBES.

Et des microbes, il y en a beaucoup. Tellement qu'on lance même des études dessus. Et la nouvelle durera 5 ans, et s'intéressera aux métros de 53 villes tout autour du monde, parmi lesquelles Paris, Marseille, Sao Paulo, Tokyo, ou encore Berlin. Si, en juin de cette année, vous vous êtes demandé qui était cette personne avec ses gants en latex vert fluo qui, armée d'un coton-tige, frottait les marches de la station Jussieu, vous avez votre réponse. Cette personne récoltait des échantillons afin de faire l'inventaire de toutes les bactéries présentes, pour établir une « cartographie microbienne ».

Et ce à l'aide de la métagénomique. Cette nouvelle discipline et je ne cite pas moins que le journal du CNRS: « à la croisée de la génétique, de l'écologie et de l'informatique » et qui « en comparant la tonalité des fragments d'ADN bactériens provenant d'un même environnement avec ceux d'espèces déjà inventoriées », « permet non seulement de révéler les fonctions métaboliques d'une communauté de micro-organismes, mais aussi de reconstituer le génome d'espèces bactériennes jusqu'ici inconnues ».
C'est bien beau tout ça, mais qu'est-ce qu'on fait avec? Eh bien, en faisant le lien avec la composition des populations bactériennes et la présence de tel ou tel polluant atmosphérique ou substance allergène, à tel ou tel endroit, on pourra mieux agir pour prévenir et guérir des conséquences du tout.

Petit « fun fact » au passage: une étude similaire a déjà eu lieu à New York en 2014 et on avait recensé 562 espèces de bactéries. Et parmi les 15 000 échantillons d'ADN utilisés, la moitié n'appartenait à aucune espèce de bactérie déjà répertoriée. Voilà, voilà… Bon voyage!

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