Si l'on observe de plus près la situation actuelle dans laquelle se retrouve Angela Merkel, on peut y remarquer quelques analogies directes avec les chanceliers précédents, explique Karl-Rudolf Korte, observateur de la revue Focus. Par exemple, Konrad Adenauer qui, après avoir été élu au poste de chancelier pour la 4e fois, n'est resté que deux ans. Ou bien, l'administration de Helmut Kohl marquée dans ces dernières années que par des échecs. N'y aurait-il pas une malédiction qui plane au-dessus de ceux qui décident de postuler pour la 4e fois, se demande l'auteur de l'article. L'histoire montre que les possibilités de mener sa propre politique tout au long du quatrième mandat sont automatiquement limitées.
Selon l'opinion publique et les médias, la cote de popularité d'Angela Merkel a atteint son minimum historique et n'augmente pas. En plus, son niveau d'isolement personnel croît et provoque par conséquent une perte de liens avec la réalité politique. La fatigue physique y joue également un rôle important.
Ce qu'Angela Merkel décidera par rapport à son futur possible mandat n'est pas encore clair. Elle pourrait probablement encore assurer la majorité des votes aux représentants du centrisme « morale » progressiste de ses « compagnons » politiques si elle était d'accord pour une coalition CDU-CSU-Verts-FDP. Les Verts seront ceux, dans la coalition, avec lesquels la décision de la nomination du candidat au poste de chancelier sera prise.
Mme Merkel a aussi un « anti-bonus » : la plupart de la population lui fait endosser la responsabilité de l'ouverture des frontières à l'été 2015. Le prix pour sa candidature est trop haut. Comment est-il possible de freiner le compte à rebours de la perte du pouvoir ?
Pour gagner la loyauté de l'Union chrétienne-sociale (CSU), Mme Merkel devrait faire des concessions. Comment serait le cadre de la légitimité de sa candidature, se demande l'auteur de l'article. Du point de vue historique, la décision clé de Mme Merkel dans la politique d'immigration pourrait devenir légitime rétroactivement par le biais des élections-mêmes, comme la « politique de l'est » de Willy Brandt et le rassemblement de l'Allemagne lorsque Helmut Kohl a été au pouvoir.
Le leadership d'Angela Merkel a toujours été marqué par le pragmatisme accompagné par un minimum d'explications et du sang-froid. Est-elle capable de lancer des slogans idéologiques ou de montrer des émotions ? Aux élections de 2017, les Allemands décideront quel modèle de société ils préfèrent. C'est alors que Mme Merkel devra se reconstruire en tant que leader politique.
Du point de vue historique, son mandat de chancelière est presque terminé. Mais elle a encore des chances de devenir l'« héroïne de la dérogation » : la première chancelière qui démissionnerait volontairement.
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