Les Russes multiplient les provocations, nous apprend le Point. Le 22 septembre dernier, deux bombardiers lourds Tu 160 « Blackjack » auraient survolé la Bretagne et le Pays basque. Et ce ne serait pas la première fois que La Main du Kremlin viendrait chatouiller les moustaches françaises, selon notre estimé confrère. Il relève aussi l'interception de deux Tupolev 160 à moins de 100 kilomètres des côtes françaises six mois auparavant.
Bref, nous sommes en pleine guerre froide, voire pas si froide que cela avec tous ces incidents et provocations que les vilains avions russes commettent… ou plutôt commettraient. Le papier du Point est un résumé tendancieux de celui d'un autre estimé confrère, le Télégramme, qui prend moins de libertés avec la réalité des faits en indiquant que:
«… des bombardiers stratégiques —, qui ont ostensiblement mis le cap sur la Bretagne et ont flirté avec la limite de notre espace aérien, des côtes bretonnes jusqu'au Pays basque, relevait clairement de la provocation. »
une information toute droit sortie de sources officielles, comme le souligne le Général de brigade aérienne (E.R.) Jean-Vincent Brisset à notre micro.
« D'après le communiqué du ministère de la Défense, ils sont restés… au-dessus des eaux internationales et largement en dehors de l'espace souverain aérien français. »
Le genre d'exercice auxquels se livrent quotidiennement les forces aériennes américaines… et françaises dans le cadre de leur mission de l'OTAN en Europe de l'est et dans les pays baltes, selon Jean-Vincent Brisset à notre micro.
« On est très au courant de tout ce qui est fait des avions russes qui passent près des frontières des pays occidentaux. Les avions de l'OTAN qui sont le long des frontières russes ont est très peu au courant et pas du tout à la limite par les médias français. On ne sait pas ce qui en est. A priori on est dans quelque chose qui est symétrique des deux côtés. »
Promis, cet estimé général qui a terminé sa carrière comme conseiller militaire « Air » auprès du Président de la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat n'a pas été stipendié par Sputnik quand il nous déclare:
« On est dans une période où il y a un peu plus de tension, mais de la a dire que c'est quelque chose — j'ai lu que c'était un parfum de troisième guerre mondiale — on est quand même extrêmement loin. Ce qui est intéressant, cette surenchère et un petit peu orientés dans la mesure où on parle uniquement des interceptions d'avions russes par des avions français. On ne parle pas beaucoup de l'interception par d'autres avions occidentaux. On ne pense pas et on oublie que de l'autre côté il y a même des avions français quand ils participent à la protection de l'espace aérien des pays baltes qui sont très très près des frontières russes. »
Bref, faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais, telle semble être la devise de l'Otan, gentiment suivie en cela par nos médias mainstream. Un comportement auquel nous finissons par être habitués.
Mais à où nos deux confrères se rejoignent, c'est dans cette intéressante citation à propos des risques que feraient encourir ces vols:
Relisez bien. La destruction d'un bombardier russe désarmé, dans l'espace aérien syrien (au pire aurait-il traversé l'espace aérien turc une quinzaine de secondes, selon les Turcs, ce qui n'est pas établi formellement), par deux chasseurs turcs est un accident dont sont responsables… les Russes.
À ce compte-là, il est clair que de voler au sein de leur propre espace aérien constitue de la part des avions russes une intolérable provocation…