L'étude a concerné plus de 1,4 million d'heures enregistrées par 1 847 agents de police en 2014 et 2015; les chercheurs ont publié les résultats de leur travail la semaine dernière dans la revue Criminal Justice and Behavior.
Les policiers se sont vus assignés au hasard le fait de porter ou non une caméra sur le torse chaque semaine. Il leur a été également demandé de les garder allumées pendant toutes leurs interventions.
Les auteurs de l'étude ont utilisé les plaintes contre la police comme mesure parce qu'elles sont faciles à quantifier et parce qu'elles donnent une bonne idée de la fréquence des comportements problématiques.
De plus, contre toute attente, il n'y avait pas de différence quantitative significative entre les plaintes contre les policiers portant des caméras et les policiers sans dispositifs vidéo.
Étrange, n'est-ce pas ? Il semble logique de penser que lorsque l'appareil était effectivement présent, il agissait comme un témoin impartial, prévenant les hostilités inutiles des deux côtés. Mais les plaintes diminuaient, même lorsque les agents n'utilisaient pas leurs caméras.
« Cela peut s'expliquer par le fait qu'après avoir été constamment surveillés par des caméras les policiers ont changé leur comportement réactif sur les rues, une façon de se comporter pour être plus efficace et qui est devenue, ainsi, une habitude quotidienne » a expliqué Barak Ariel, le responsable de la recherche.
Les chercheurs appellent cet effet « une responsabilité contagieuse », continuer à faire les choses correctement même si personne ne vous surveille.