Des Polonaises dans la rue contre l'interdiction quasi-totale de l'IVG

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Des milliers de Polonaises vêtues de noir ont participé lundi à des manifestations sous le mot d'ordre de «grève des femmes», contre une proposition de loi bannissant de fait l'avortement dans ce pays dont la législation est déjà l’une des plus restrictives en Europe.

L'action, propagée via les réseaux sociaux, appelle les femmes à s'absenter du travail et à participer à des rassemblements à travers tout le pays.

Environ deux mille personnes se sont réunies devant le siège du parti conservateur au pouvoir Droit et Justice (PiS) pour former une chaîne humaine baptisée « mur de la fureur ».

L'action consistait à protester bruyamment contre la proposition de loi « inhumaine » envoyée la semaine dernière à une commission parlementaire suite au vote d'une forte majorité des députés.

Les manifestantes, vêtues de noir, certaines aux lèvres maquillées de cette couleur, ont scandé « Cette loi viole nos droits », « On ne se laissera pas faire », « Cruauté », ou « Les femmes feront tomber ce gouvernement ». 

Proposition d'initiative citoyenne déposée par le comité « Stop Avortement », le texte prévoit l'interdiction de l'IVG à une exception extrême près — lorsque la vie de la femme enceinte est en danger immédiat. 

Il prévoit également une peine pouvant atteindre cinq ans de prison tant pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, que pour les patientes elles-mêmes, mais autorise le juge à renoncer à punir ces dernières. 

« Je suis ici pour que ma fille ait la liberté de choix en Pologne, que personne ne m'impose comment je dois vivre, ce que je dois faire avec mon corps et avec celui de mes enfants. Dans mon entreprise toutes les femmes sont autorisées à prendre congé aujourd'hui et beaucoup d'entre elles l'ont fait », a déclaré Marta Kozlowska, secrétaire de 37 ans.

« Personne n'a le droit de décider ce que je dois faire avec mon utérus », lance Katarzyna Goluch, une lycéenne de 17 ans. Si un jour je me fais violer, et si la loi est en vigueur, je serai obligée de poursuivre la grossesse. La même chose, en cas de malformation du fœtus. Il faut dire enfin non! »

Des manifestations similaires, rapelle l'АFР. se déroulaient dans plusieurs villes polonaises et étaient censées s'amplifier dans l'après-midi, notamment à Varsovie.

À l'initiative du groupe Socialistes et démocrates, le Parlement européen doit se pencher mercredi sur la situation des femmes en Pologne.

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