« La Corée du Nord reste un pays pauvre à bien des égards et il ne faut pas se bercer d'illusions à ce propos. Cependant, personne n'y meurt de faim, bien qu'il ne soit pas rare que beaucoup de Nord-Coréens, soit un quart de la population, souffrent de malnutrition au printemps. Il est possible d'ailleurs que ce chiffre soit surestimé, Pyongyang cherchant délibérément à l'exagérer en vue d'obtenir de l'aide étrangère.
Les prix de l'immobilier augmentent, la construction urbaine étant à son comble. J'ai même entendu dire que Kim Jong-un aurait livré l'autorisation tacite de ne pas vérifier l'origine des fonds que les citoyens investissent dans leur futur logement ou utilisent pour développer leur entreprise.
Il est à noter que le leader nord-coréen n'a jamais ratifié aucune loi interdisant le commerce privé. Depuis que Kim Jong-un a pris les rênes du pouvoir, ce secteur, officiellement inexistant, s'est mis à développer de façon spectaculaire.
Toujours est-il que cette transition non-déclarée vers l'économie de marché, aussi balbutiante soit-elle, a permis à la Corée du Nord de sortir de la crise profonde des années 1990. De nos jours, c'est le secteur privé qui tient le pays à flot en dépit des sanctions occidentales, bien que Kim Jong-un s'abstienne toujours de le reconnaître officiellement, ne serait-ce que par la peur de porter ainsi du tort à l'héritage de son grand-père et de son père.