Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est exposé à de très lourds défis, certaines puissances nucléaires torpillant tout compromis de lancement des négociations sur la création au Proche-Orient d'une zone dénucléarisée, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors de la 71e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
« Les participants au TNP ont de plus en plus de difficultés à trouver un langage commun, alors que certaines puissances nucléaires s'appliquent à bloquer tout compromis visant à instaurer au Proche-Orient une zone libre d'armes de destruction massive (ADM) et de leurs vecteurs », a constaté le ministre.
Et d'ajouter que la Russie ne cessait d'intervenir pour écarter de l'humanité la menace d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive.
« Néanmoins, le désarmement nucléaire doit tenir compte de tous les facteurs impactant la stabilité stratégique, qu'il s'agisse de la mise en place unilatérale de systèmes de défense antimissile (ABM) globaux, de la mise au point d'armements stratégiques conventionnels, de la menace de militarisation de l'espace, de l'incapacité de mettre en vigueur le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) ou des déséquilibres qui se creusent en matière d'armes conventionnelles en Europe », a souligné M. Lavrov.
Dans le même temps, le ministre a qualifié de populisme pur et simple les appels à renoncer complètement à l'arme nucléaire.
« Il ne s'agit en réalité que des tentatives de substituer des slogans populistes du "zéro nucléaire" à l'accomplissement des tâches majeures de maintien de la stabilité stratégique dans toutes ses composantes », a-t-il estimé.
Cela dit, le ministre a rappelé que ces appels populistes ne tenaient pas non plus compte de « la non-participation de plusieurs pays possédant des arsenaux nucléaires aux accords en vigueur ».
Sergueï Lavrov a par ailleurs signalé que Moscou était prêt à revenir à la question du contrôle des armements conventionnels en Europe à condition, évidemment, qu'il s'agisse d'un dialogue d'égal à égal avec l'Otan.
« La reprise d'un tel dialogue respectueux ne sera possible que si l'Alliance atlantique se rend enfin bien compte que des ultimatums visant à obtenir des avantages unilatéraux n'ont absolument aucune perspective », a relevé le ministre russe des Affaires étrangères.