«Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y!» ou quand Sarkozy fait du Le Pen

© REUTERS / Philippe WojazerNicolas Sarkozy
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La crise postélectorale au Gabon n’épargne pas le candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy. Aux étudiants gabonais venus perturber son meeting, l’ex-président a proposé de plier bagage, rappelant qu’on était en France, pas au Gabon.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy n'a visiblement pas apprécié que des étudiants gabonais viennent perturber, mercredi dernier, son meeting à Marcq-en-Barœul (Nord) en scandant : «Sarko, viens chercher Ali !», lit-on dans la presse française.

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Il s'agit évidemment du président gabonais, Ali Bongo, qui essaye à présent de persuader ses concitoyens et le monde entier qu'il a bien gagné l'élection présidentielle du 27 août.

« Ici c'est la France, c'est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y », a lancé l'ancien président français à un groupe de jeunes Gabonais, ce qui rappelait bien les propos tenus plutôt par la présidente du Front nationale Marine Le Pen.

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Mais que reprochent donc les étudiants gabonais à Nicolas Sarkozy? Ce n'est pourtant pas la première fois que la diaspora gabonaise, majoritairement proche de l'opposition locale, s'attaque à lui. Au début du mois, les Gabonais résidant en France avaient manifesté devant le siège des Républicains à Paris. Ils accusent M. Sarkozy d'avoir favorisé le maintien au pouvoir d'Ali Bongo, et tout indique qu'ils sont bien décidés à rappeler à l'ex-président français quelques mauvais souvenirs.

En septembre 2009, lors de la précédente présidentielle au Gabon, Nicolas Sarkozy était en poste à l'Élysée. Il avait fait preuve d'une célérité impressionnante pour féliciter Ali Bongo, élu alors pour la première fois, lors d'un scrutin qui s'est tenu quelques mois après le décès de son père Omar, lequel avait régné quarante-deux ans durant sur ce petit pays riche en pétrole.

A l'époque, M. Sarkozy avait été le premier dirigeant occidental à reconnaître les résultats d'un scrutin pourtant contesté, et le premier à féliciter le vainqueur officiel, Ali Bongo, après les dirigeants libyen, camerounais et marocain.

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Depuis l'annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo au scrutin présidentiel, le Gabon est plongé dans une crise politique sans précédent. Les violences postélectorales ont fait 3 morts d'après les autorités et « plus de 50 » selon le camp du candidat malheureux Jean Ping, qui réclame un recomptage des voix.

Plus tôt dans l'après-midi de mercredi, Nicolas Sarkozy avait été accueilli par des « Sarkozy en prison » scandés par une dizaine de militants de la gauche radicale, devant une librairie de Tourcoing (Nord) où il venait dédicacer son nouveau livre. Les partisans du candidat à la primaire de la droite leur avaient répondu par des « Sarkozy, président ».

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