Si les troupes turques franchissent la « ligne rouge » reliant Alep à Idlib au nord de la province syrienne de Lattaquié, elles provoqueront une troisième guerre mondiale, a déclaré à Sputnik Mehmet Yuva, analyste politique syrien et professeur à l'Université de Damas.
« La Russie insiste toujours sur le fait que l'armée gouvernementale syrienne doit contrôler la ligne reliant Alep et Idlib au nord de Lattaquié. C'est la ligne rouge pour la Russie. Si les troupes turques franchissent cette ligne, cela risque de changer radicalement la situation dans la région (…) et de provoquer des hostilités entre les forces étrangères en Syrie, ce qui signifie une nouvelle guerre mondiale », a indiqué M. Yuva.
« Si Ankara souhaite créer une zone de sécurité à la frontière et (…) neutraliser le groupe État islamique (Daech) dans la région, il doit nouer un dialogue avec les autres acteurs et bien sûr avec le gouvernement syrien. Or la Turquie ne s'est toujours pas montrée prête à établir des contacts avec les autorités syriennes en vue de régler la crise dans le pays. Cela préoccupe sérieusement la Russie et l'Iran qui espéraient qu'Ankara œuvrerait en faveur d'un dialogue direct avec Damas », a ajouté M. Yuva.
« Tout le monde sait ce que représente l'ASL et qui en fait partie. Il y a également eu des informations selon lesquelles le groupe Ahrar al-Sham envisage aussi de rejoindre l'opération. On se demande si la Turquie compte lancer une offensive près d'Alep », a poursuivi l'expert.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment annoncé, lors de la 71e session de l'Assemblée générale de l'Onu à New York, que la Turquie poursuivrait son opération en Syrie.