Le putsch avorté a-t-il eu des répercussions sur le système de l'Éducation nationale?
Le nombre d'écoles et d'universités fermées suite à ce putsch est impressionnant. En outre, le gouvernement a licencié beaucoup de professeurs. (…) Cependant, tous ces limogeages ont eu lieu en été, quand il n'y avait pas de cours, voilà pourquoi on n'a appréhendé l'ampleur de l'événement qu'après le début des cours, en septembre.
Et les professeurs congédiés, qui va les remplacer?
On dit également que dans certaines villes kurdes, les instituteurs ne peuvent pas donner de cours, plusieurs élèves étant suspendus de l'école. Dans les villes turques, en revanche, d'autres instituteurs vont remplacer provisoirement les enseignants limogés, moyennant un salaire peu élevé, ce qui va sans doute persister pendant un certain temps. Soit dit au passant, la plupart des partisans de Gülen travaillaient dans des écoles privées. Elles ont été fermées par la suite et leurs élèves ont été répartis entre des écoles publiques, surpeuplées à présent.
Le gouvernement turc a déclaré à plusieurs reprises que les personnes destituées de leurs fonctions ou interpellées par erreur seraient en mesure de porter plainte devant la justice. On voudrait en savoir davantage sur la manière dont cette procédure se déroule à l'heure actuelle.
Il y a des comités spéciaux et les accusés peuvent y déposer une plainte le cas échéant. Ils peuvent également écrire une lettre à destination du ministère de l'Éducation. (…) Hier, on nous a informés que beaucoup d'instituteurs pro-kurdes avaient repris leurs fonctions. Cependant, il ne faut pas croire qu'il en sera de même avec les instituteurs de la ville de Diyarbakir.
Depuis la tentative de coup d'État et l'instauration de l'état d'urgence, Ankara a lancé une vague de purges sans précédent. Plus de 100 journalistes ont été arrêtés et une centaine de médias jugés critiques à l'égard du pouvoir ont été fermés.
Le pouvoir accuse l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux États-Unis depuis 1999, d'être le cerveau du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé dément.