Pouvez-vous imaginer à quoi ressemble la guerre depuis la fenêtre de votre salon? Depuis 5 ans déjà, les Syriens sont confrontés à cette triste réalité et l'organisation Amnesty International a suggéré de téléporter un morceau de cette tragédie dans les souterrains bruyants du métro de Buenos Aires.
« Cette exposition propose à chaque passager se retrouvant à la station Carlos Pellegrini (ligne B) d'entrer dans une maison syrienne ordinaire pour observer à travers la fenêtre ce que voit chaque Syrien à travers la sienne », expliquent les organisateurs dans un communiqué de presse.
« C'est une installation très intéressante qui permet de se familiariser avec la réalité en Syrie. Je suis au courant des événements car j'étudie le droit et je m'intéresse à ce sujet, mais d'autres personnes pourront apprendre ce qui se passe dans ce pays grâce à cette exposition », témoigne pour Sputnik Lucia, une étudiante de l'université de Buenos Aires. Ramiro, étudiant en médecine, juge pour sa part que « l'exposition est très bien conçue et exprime parfaitement l'idée de fond ». Les organisateurs qualifient cette initiative d'« épreuve motivante ». L'exposition se présente sous la forme d'une chambre d'un logement syrien où l'on peut voir, à travers la fenêtre, toutes les horreurs de la guerre. Les scènes et les sons derrière la fenêtre évoluent grâce aux différents capteurs de mouvement.
Cette action se déroule dans le cadre de la campagne I welcome organisée par Amnesty International, qui se fixe pour objectif de raconter les conditions dans lesquelles vivent plus de 60 millions de réfugiés à travers le monde. L'exposition conte également l'histoire de la petite Sham, l'un des destins humains derrière l'exode des centaines de milliers de Syriens qui partent pour l'Europe pour fuir les atrocités de la guerre.
« Sham devait partir en Allemagne pour rencontrer son père mais elle est restée sur le sol sale et puant du terminal de transit de l'aéroport d'Athènes. Plus de la moitié des réfugiés sont des enfants », indique la description.
L'exposition restera ouverte jusqu'au 27 septembre dans le hall de la Galeria Obelisco Norte, dont l'entrée se trouve à la station Carlos Pellegrini.
Promesse du gouvernement argentin
La ministre argentine des Affaires étrangères Susana Malcorra a déclaré lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations unies que son pays était résolu à accueillir 3 000 réfugiés ayant fui la guerre en Syrie.
« Nous essayons d'élaborer un plan d'accueil des réfugiés », qui avait été restreint à une époque, et « aujourd'hui nous l'élargissons en créant des associations, des églises et d'autres possibilités pour les demandeurs d'asile en Argentine », a-t-elle expliqué. Et d'ajouter: « Certains gouverneurs ont également adhéré à ce projet car de nombreux Syriens et Libanais sont présents dans leurs régions; nous travaillons avec la société civile, avec les églises et avec le Centre islamique ».
La Syrie traverse la plus importante tragédie humanitaire de toute son histoire. Selon les informations d'Amnesty International, plus de la moitié des habitants du pays ont dû quitter leur foyer pour fuir les atrocités de la guerre. Plus de 250 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit selon l'Onu.