L'Allemagne comptait en juin 549 209 migrants qui résident dans le pays malgré le rejet de leur demandes d'asile, a annoncé jeudi le gouvernement allemand cité par le journal Bild.
La plupart de ces migrants sont originaires de Turquie (77 600), du Kosovo (68 549) et de Serbie (50 817). Le gouvernement allemand a proclamé la Serbie et le Kosovo pays sûrs respectivement en 2014 et 2015.
Parmi ces personnes, la moitié sont titulaires d'un permis de séjour permanent et un tiers d'un permis de séjour temporaire. Il y a également 168 212 « immigrés tolérés » dont 100 000 ont vu rejeter leurs demandes d'asile et 37 020 ne peuvent pas partir faute de documents nécessaires.
Un demandeur d'asile débouté peut toujours rester dans le pays en attendant l'examen de son appel ou en bénéficiant d'une décision spéciale du gouvernement. Les autorités du pays d'accueil peuvent notamment décider que le demandeur d'asile débouté ne peut pas être expulsé s'il risque d'être exécuté, torturé ou soumis à des traitements dégradants dans son pays d'origine.
Même s'il n'existe aucune raison de garder un migrant en Allemagne, il est parfois assez difficile de l'expulser. En février dernier, Thomas de Maizière, ministre allemand de l'Intérieur, a appelé le Maroc, l'Algérie et la Tunisie à accélérer la procédure de reprise de leurs citoyens dont les demandes d'asile avaient été rejetées en Allemagne. Ces pays refusaient d'accueillir leurs citoyens ou faisaient traîner en longueur la procédure de rapatriement en l'expliquant par l'absence de papiers d'identité requis. Des médias ont également annoncé en février que les autorités allemandes étaient obligées de couvrir les frais de transport pour les réfugiés et même de leur donner de l'argent en liquide.
Ces pratiques obligent les parlementaires à œuvrer pour la modification des mécanismes d'expulsion pour les demandeurs d'asile déboutés.
« Celui qui permet aux migrants dont la demande d'asile a été rejetée de se jouer de l'État sape la confiance des gens dans les capacités du gouvernement. Il faut modifier d'urgence les lois », a déclaré Hans-Peter Friedrich, membre de l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), cité par Bild.