La lutte anti-corruption version chinoise, comment ça marche ? Selon le docteur en géopolitique et en géographie humaine de l'Université Paris VIII et spécialiste de la Chine et du monde chinois Pierre Picquart, qui exprime son point de vue à ce sujet dans un entretien accordé à Sputnik, le président chinois Xi Jinping mène une opération « mains propres » à tous les échelons du pouvoir.
« Elle se déroule au niveau économique, de l'administration, mais aussi depuis la semaine dernière au niveau du parlement. Une opération qui a d'ailleurs été réclamée par… le peuple chinois, au regard de la corruption en général », explique l'interlocuteur de Sputnik.
Selon l'expert, les représentants chinois se sont aperçus que « 45 parlementaires nationaux, ce qui est peu sur un total de 3 000 députés, avaient été expulsés de l'organe suprême du pouvoir pour avoir acheté des voix dans leurs provinces d'origine ».
« Il ne faut pas s'étonner que la Chine, étant aujourd'hui… une puissance économique mondiale, ait également des accords avec l'ensemble des États lui permettant… de rapatrier dans le cadre des conventions… les personnes qui ont commis ces méfaits et qui se sont ensuite réfugiées à l'étranger », souligne l'expert.
Par ailleurs, les pays occidentaux qui accordent une extradition demandent à ce que les personnes visées soient traitées dans le respect des principes du droit, chinois comme international, indique le spécialiste. Il ajoute qu'on peut imaginer que les pays occidentaux s'assurent que la peine suprême ne soit pas prononcée contre ces personnes. L'expert indique également qu'il existe une tendance selon laquelle la plupart des personnes accusées de corruption ne sont plus exécutées en Chine.