Un an après le scandale des moteurs diesel de Volkswagen, qui a admis avoir eu recours à des logiciels spéciaux pour manipuler les tests de mesure d'émissions de gaz polluants, une nouvelle affaire de pollution éclabousse le monde de l'automobile en Europe.
Selon l'ONG Transport & Environment (T&E), l’Affaire Volkswagen n’est que la « partie émergée de l'iceberg ». Cette organisation révèle que les violations des normes européens concernent tous les constructeurs.
T&E a analysé les données concernant 230 modèles, issues des enquêtes réalisées par les gouvernements français, britannique et italien dans le cadre de l’affaire Volkswagen, ainsi que de certaines bases de données publiques.
D’après l’ONG, 29 millions de ces véhicules « sales » circulent sur les routes européennes, dont les plus nombreuses se trouvent en France (5,5 millions), en Allemagne (5,3 millions), au Royaume-Uni (4,3 millions), en Italie (3,1 millions), en Espagne (1,9 million) et en Belgique (1,38 million).
Ainsi, plus de quatre véhicules conformes aux normes d’Euro 5 vendus entre 2010 et 2014 dépassent de trois fois la norme fixée pour les émissions d’oxydes d'azote. Renault (qui dépasse les normes de près de huit fois) est en tête du palmarès des marques les plus « sales » d’Euro 5, suivi par Land Rover, Hyundai, Opel-Vauxhall (Chevrolet est également concerné comme une autre marque du groupe GM) et Nissan. Parmi les meilleurs du groupe d’Euro 5, on trouve Seat, Honda, BMW, Ford et Peugeot.
En ce qui concerne les voitures d’Euro 6, Fiat et Suzuki sont en tête du classement (dépassant de 15 fois la limite autorisée), suivis par Renault-Nissan (14 fois plus), Opel-Vauxhall (10 fois plus) et Volkswagen (deux fois plus).
« Un an après le scandale des moteurs diesel de VW, les constructeurs automobiles continuent à vendre des véhicules plus polluants que les normes autorisées avec la connivence des gouvernements européens. Il est urgent que les États membres défendent les intérêts de leurs citoyens », a déclaré le directeur de la section véhicules propres de T&E, Greg Archer, cité par l’agence Belga. Il a également rappelé que les niveaux élevés d'oxyde d'azote en milieu urbain provoquent la mort prématurée de 72 000 personnes chaque année en Europe.