C'est en tout cas ce qu'a déclaré un groupe de scientifiques au Congrès géologique international au Cap en Afrique du Sud. La décision de savoir si cet événement marquant sera reconnu par la communauté scientifique pour commencer le décompte d'une nouvelle période dans l'histoire de la Terre, nommée « Anthropocène », reviendra à la direction de l'Union internationale des sciences géologiques.
Les partisans de cette théorie mettent en avant qu'avec le début de la révolution scientifique et technologique, l'homme s'ingère de plus en plus dans l'écosystème de la Terre et, ces dernières décennies, ses actions ressemblent même à un éléphant dans un magasin de porcelaine. Seul problème: définir quand a commencé cette nouvelle ère géologique. Beaucoup parlent du début des essais nucléaires, d'autres des émissions de CO2 par les centrales électriques, ou encore tout un bouquet de facteurs néfastes: le plastique, l'aluminium, les particules de béton, les pesticides et les herbicides, le phosphate dans le sol et même les os des poules domestiques. En effet, les poules pourraient parfaitement devenir un signe de l'Anthropocène pour les futurs géologues: c'est l'oiseau le plus répandu du XXe siècle et ses ossements sont enterrés dans des milliers de décharges du monde entier. En d'autres termes, dans les années à venir, les partisans de cette idée vont chercher le marqueur géologique le plus fort et le plus fiable de cette nouvelle ère.
Toutefois, la communauté scientifique est loin d'être unanime à ce sujet. Les critiques pensent notamment que l'aspiration à inscrire aujourd'hui l'Anthropocène dans une ère à part révèle la volonté de certains scientifiques de s'affirmer sans aucune véritable recherche scientifique pour confirmer leurs propos.
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