Depuis la mise en place de l'embargo alimentaire russe – mesure de rétorsion aux sanctions sectorielles occidentales — les agriculteurs polonais souffrent d'une surproduction de fruits et de légumes. Et si au cours des deux années précédentes les autorités étaient parvenues à trouver une solution – près de 300.000 tonnes de produits polonais ont été remises aux banques alimentaires — cette année le gouvernement n'a pas réussi à obtenir de quotas de Bruxelles.
"Il est temps de mettre fin à ces actions absurdes. Le gouvernement polonais doit entamer un dialogue direct (avec la Russie, ndlr), par exemple notre ministre de l'Agriculture avec son homologue russe. Un autre choix serait d'adopter le comportement d'autres partenaires européens qui forcent leurs gouvernements à accepter les mesures destinées à renoncer aux sanctions", a déclaré dans un entretien à Sputnik Witold Piekarniak, vice-président de l'Association des producteurs de fruits polonais.
Selon lui, son association a mené pendant trois ans une campagne particulièrement avantageuse en Russie. Or, les sanctions ont changé la donne. "Nous enregistrons des pertes et je pense que le business russe ainsi que la société russe qui apprécient nos produits y perdent aussi", estime-t-il.
Pour M. Piekarniak, la politique ne doit en aucun cas prévaloir sur l'économie.
L'objectif de l'action qui s'est tenue lundi? Rétablir les relations avec les partenaires orientaux et dans ce but l'Association des producteurs de fruits polonais envisage de faire front uni avec les producteurs de porc, de bœuf et de céréales.
"Nous craignons que si des mesures concrètes de normalisation des relations ne sont pas entreprises immédiatement, d'autres (producteurs) entreront sur le marché russe. Nous le savons. Le marché n'aime pas le vide! Et ce scénario n'est pas favorable car notre production ne cesse de croître! Ce n'est pas à nous de juger de la politique, mais les relations économiques doivent se normaliser!", a-t-il conclu.
La levée des sanctions anti-russes est prioritaire. L'ancien ministre français de l’Économie Emmanuel Macron l'a confirmé! Comme la Russie était le premier pays de destination des exportations européennes pour les produits agricoles, l'embargo russe sur les denrées alimentaires décrété par Moscou en réponse aux sanctions occidentales handicape fortement les producteurs et pose des problèmes pour écouler les produits agricoles. Moscou a fait savoir à plusieurs reprises qu'il ne renoncerait à son embargo qu'après la levée des sanctions de l'Union européenne.
En juin dernier, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret prorogeant l'embargo jusqu'à la fin de l'année 2017.