Ainsi, par exemple, selon un récent rapport publié par la Commission européenne et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), environ 71% des réfugiés en Allemagne sont surqualifiés pour leur travail, pour le reste de l'UE ce chiffre est de 60%. Les données sont basées sur les exigences de travail des réfugiés comparativement à leurs qualifications actuelles.
Les réfugiés sont également plus surqualifiés que les autres groupes d'immigrés en Allemagne: 38% des employés qui ne sont pas nés dans l'UE occupent des postes de travail qui sont au-dessous du niveau de leurs compétences, en comparaison au 30% dans toute l'UE. Il y a aussi un énorme contraste lorsqu'on examine la population native: 16% des Allemands de souche sont surqualifiés pour leur travail, alors que la moyenne dans toute l'UE est de 21%, rapporte The Local.
Cependant, selon le rapport, l'Allemagne est en bonne voie en ce qui concerne l'intégration des réfugiés sur son marché du travail:
"La crise des réfugiés est l'occasion d'améliorer considérablement le système d'intégration", a déclaré l'expert du marché de l'emploi de l'OCDE, Thomas Liebig.
Les compétences linguistiques des migrants sont également prises en compte dans ce rapport: elles sont d'une importance significative pour le processus d'intégration et pour le marché du travail. A travers l'Europe, moins de la moitié des migrants possède un niveau avancé de la langue locale et ceci est à comparer aux deux tiers des autres groupes de migrants.
Pourtant, en Allemagne, seulement 9% des réfugiés qui ont habité dans le pays pendant 10 ans possèdent un niveau avancé en allemand. Mais ces données sont difficiles à mettre en relief avec d'autres pays, comme par exemple l'Espagne, puisque là, la majorité des migrants viennent de pays sud-américains, et donc parlent très bien l'espagnol.
Il est à noter que la situation pour les femmes réfugiées en Allemagne serait plus difficile: leur taux d'emploi est de 45%, soit 17% de moins que celui des hommes.