Le correspondant du magazine, s'est rendu au studio Animaccord de Moscou pour tenter de lever le voile sur les secrets de fabrication de ce succès planétaire.
"Le studio fait de plus en plus parler de lui dans les médias occidentaux. De grandes compagnies américaines spécialisées dans le divertissement s'intéressent au producteur russe de courts métrages animés", introduit-il.
En particulier, le dessin animé est retransmis par le service américain Netflix, qui compte 70 millions d'abonnés. En Italie Macha et l'ours est diffusé cinq fois par jour sur la chaîne Rai Yoyo, et en Indonésie il est si populaire que les parents ont commencé à nommer leurs filles Macha.
Quand on interroge le directeur général d'Animaccord sur le succès de sa création, il répond: "Il n'y a aucun secret. C'est probablement pourquoi nous sommes aussi bons".
En effet, initialement, ce petit studio moscovite n'avait préparé aucun plan pour conquérir le marché que se partagent des compagnies comme Disney ou 20th Century Fox.
Près de 20 années se sont écoulées entre la première idée de Macha et l'ours et son succès international.
Le premier brouillon a été dessiné par le peintre Oleg Kouzovkov en 1996 alors qu'il observait sa fille qui jouait avec des amis en vacances. La fillette courait toute la journée sur la plage mais les adultes, qui ne voulaient pas jouer avec elle, faisaient semblant de dormir ou se cachaient dès qu'ils la voyaient — tout comme l'ours dans le dessin animé.
"Beaucoup de dessins animés soviétiques sont devenus de petits chefs-d'œuvre. De nombreux studios ont créé leur version des classiques. Il y a le Winnie l'ourson russe. Le dessin animé Attends un peu! rappelle Tom et Jerry. En 1967 apparaît la version russe du Livre de la jungle, qui respectait davantage les canons du livre de Rudyard Kipling que le studio Disney", écrit l'hebdomadaire.
Après la chute de l'URSS, l'argent a commencé à manquer pour les nouveaux projets et Kouzovkov a émigré à Los Angeles. C'est seulement en 2008 qu'il a trouvé des sponsors pour Macha et l'ours. Depuis, il voyage entre la Russie et les USA.
Cette stratégie s'est avérée rentable: au total la série a réuni sur YouTube plus de 16,5 milliards de clics. Le dessin animé est devenu si populaire sur ce site d'hébergement qu'Animaccord continue de recevoir la majeure partie de ses revenus de la publicité.
"Macha perdrait son âme", explique Dmitri Loveïko, producteur du dessin animé.