La police n'est pas intervenue dans l'affaire, et les autorités, y compris le premier ministre Szydlo et le ministre polonais des Affaires étrangères, ont considéré l'incident comme une provocation du Comité de la défense de la démocratie. Le docteur en théologie et prêtre catholique Andrzej Luter a réagi avec un pamphlet piquant. Il dénonce la non-assistance des autorités et critique la montée en puissance du chauvinisme et du fascisme en Pologne et la menace d'une propagation de ces idées sur le territoire du pays.
Dans une interview accordée à Sputnik, le professeur de l'Université Jagellon de la ville de Cracovie Anną Raźny a donné son avis sur la question:
"L'indignation du père Andrzej est juste. Il conclut que cela a été être rendu possible parce que les autorités polonaises leur ont permis de se conduire comme ça."
Pourtant, Mme Raźny trouve qu'un passage du pamphlet du père Andrzej soulève des doutes quant aux intentions de l'auteur:
"On a l'impression qu'il veut interdire l'activité du parti radical. Cela n'aura pas lieu puisque le parti au pouvoir a besoin d'une telle mesure extrême pour garder son pouvoir et ses électeurs".
Selon elle, ceux qui sont au pouvoir ont besoin de montrer que tant qu'ils seront en place, le pays ne sera pas exposé au fascisme radical supposé. Elle estime qu'au fond, les extrêmes radicaux ne violent pas les principes de la politique polonaise, tels que la soumission aux buts du globalisme américain, l'installation du système-antimissile de l'Otan en Pologne, le soutien à l'Ukraine des banderivtsi et à la position antirusse de Varsovie.
"Le parti ONR n'est pas si radical que cela de l'avis des autorités, tant qu'il ne menace pas le parti au pouvoir. […] En plus, le parti ONR endort la conscience publique et notre vigilance contre les menaces réelles qui n'émanent pas de la Russie, mais de l'Occident", explique Mme Raźny.
Selon elle, ce qui est important c'est que les autorités ont violé les règles de la messe. Ainsi, la prière est devenue un prétexte pour les manifestations politiques, ce qui a aggravé la division de la société polonaise et a divisé les patriotes polonais de l'époque de la Seconde guerre mondiale et de l'après-guerre en bons et mauvais.
"Cet évènement s'est accompagné d'une propagande de "vrais patriotes" qui doivent servir d'exemple à l'éducation patriotique, ceux qui se sont battus contre l'occupation soviétique. Maintenant, on a une mémoire historique! Cette mémoire sert de base à la propagande antirusse, au renforcement du patriotisme où le dégoût et la haine de la Russie deviendront des choses ordinaires. Et ça, c'est dangereux".