Ainsi, le directeur de l'hôtel local, Skala Kallonis, a raconté qu'à cause de la crise migratoire le nombre de touristes avait baissé de 70-80%.
"Les gens ont préféré aller sur d'autre îles, celles qui n'ont pas été touchées par la crise migratoire. Je ne peux pas les accuser. […] L'année dernière, ils se sont retrouvés dans des conditions difficiles en raison de l'afflux de réfugiés, et maintenant ils ne veulent plus prendre de risques. Le problème c'est que la situation change et s'améliore, mais les médias continuent d'utiliser les photos et les vidéos anciennes et cela nuit à notre image", explique Yorgos, qui gagne sa vie en prêtant aux touristes des motos et des vélos et en leur louant des chambres.
Même si les habitants de l'île ont fait tout leur possible pour aider les migrants arrivés de Syrie, ils sont indignés par le fait que les journalistes qui y viennent ne décrivent plus la réalité mais continuent de diffuser une information négative qui est "plus attirante pour le public".
Après la signature de l'accord entre l'UE et la Turquie sur la réadmission des réfugiés, l'afflux de migrants sur Lesbos s'est considérablement réduit. La majorité des organismes publics internationaux ont achevé leurs programmes sur l'île et les organismes locaux créés afin de fournir de l'aide aux migrants ont concentré tous leurs efforts sur la remise en état de l'île.
"Le chef du ministère grec de l'Intérieur espère que les conditions de l'accord entre l'UE et la Turquie sur les réfugiés seront mises en place, mais nous avons encore d'autres problèmes. Sur les îles qui n'ont pas été touchées par la crise migratoire, la vie continue, le secteur touriste se développe. Mais les habitants de Lesbos doivent partir en Allemagne pour nourrir leurs familles", explique Yorgos.
Et de conclure,
"Nous ne regrettons rien (d'être venus en aide aux réfugiés, ndlr), mais nous sommes déprimés par le fait qu'au lieu de recevoir de l'aide à notre tour, nous nous sommes retrouvés tout seuls."