Les musulmanes jeunes et instruites qui vivent dans des environnements urbains modernes choisissent de porter le voile car il leur permet de fréquenter des amis non-musulmans, de travailler à l'extérieur de chez elles et d'interagir avec des étrangers, déclare une étude visant à déterminer pourquoi le port du voile augmente parallèlement à la modernisation.
Les tentatives visant à forcer les musulmanes à abandonner leur voile pourraient donc être contreproductives en les privant du choix et de la possibilité de s'intégrer: si les femmes ne peuvent pas montrer leur piété via le port du voile, elles pourraient choisir ou être contraintes de rester à la maison, rapporte The Guardian.
"Pour les femmes très religieuses, nous avons trouvé que (…) l'éducation, l'emploi, le niveau de revenu, la vie urbaine et les contacts avec les non-musulmans renforcent en fait le port du voile", a déclaré Ozan Aksoy, auteur du rapport "Derrière le voile: utilisation stratégique de la tenue religieuse".
Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont recueilli les données sur des milliers de femmes vivant en Belgique, en Turquie et dans 25 pays musulmans et les ont analysées en utilisant des modèles mathématiques afin de définir comment l'intensité du port du voile varie selon l'éducation et l'emploi d'une musulmane, son contact avec les non-musulmans et le niveau d'urbanisation de la ville. L'étude prend en compte le port du voile islamique, du tchador (une pièce de tissu sans manches qui laisse seulement le visage ouvert), de la burqa (qui couvre complètement la tête et le corps, avec une grille en tissu dissimulant les yeux), et l'absence de couvre-chef.