A l'issue de la rencontre de vendredi dernier à Genève, Sergueï Lavrov a affirmé que "des accords substantiels y avaient été réalisés", mais que "certains éléments devaient être finalisés", alors que John Kerry a précisé que Washington et Moscou n'étaient pas encore prêts pour une annonce définitive au sujet d'un résultat probant.
Le directeur général de l’association SOS Chrétiens d’Orient Benjamin Blanchard, qui se rend régulièrement en Syrie, a déclaré à Sputnik qu’une coordination entre les Etats-Unis et la Russie était nécessaire dans la lutte contre leur ennemi commun qu'est le groupe djihadiste Etat islamique (Daech), et que c’était pour cela qu’on espérait beaucoup de ce genre de rencontres.
"Il y a une chose dont les Syriens sont certains: la guerre en Syrie ne dépend plus des Syriens depuis bien longtemps", a indiqué l'interlocuteur de l'agence, ajoutant que, selon les Syriens, cette guerre dépendait d’abord des puissances régionales, comme l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie et puis et surtout, "de l’affrontement entre les deux grandes puissances: la Russie et les Etats-Unis".
L'expert estime par conséquent qu'il n’y a pas de solution sans un accord entre ces puissances régionales et qu'il n’y aura pas d’accord régional sans un accord entre Washington et Moscou.
"Depuis un an la Russie s’implique vraiment dans la lutte contre le terrorisme (…) et a vraiment réussi à faire reculer les groupes armés. Par contre, il est difficile d’en dire autant des Etats-Unis", a relevé l'expert.
Et de rappeler que cela faisait deux ans que les Etats-Unis avaient monté une coalition internationale anti-Daech.
"Franchement, on n’a pas vu beaucoup reculer Daech depuis deux ans et comme le disait Monseigneur Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque orthodoxe de Mossoul, qui est venu en France au mois de juin, les Etats-Unis ont mis deux semaines pour liquider l’armée de Saddam Hussein (…), mais en deux ans ils n’ont pas réussi à en faire autant avec Daech", a poursuivi M.Blanchard.
Il a insisté sur un point positif dans la position de la Russie qui "mettait tous les terroristes dans le même sac", notamment "les mauvais terroristes, et les autres qui seraient de bons terroristes".